Dans un café, à deux pas du quai d’Orsay, Sophie Primas ne semble pas encore réaliser. A l’heure où nous écrivons ses lignes elle n’a d’ailleurs pas encore actualisé sa bio sur X. La sénatrice des Yvelines élue sur la liste de Gérard Larcher, vice-présidente du Sénat et ancienne présidente de la commission des affaires économiques, vient d’ajouter une ligne de plus à son CV déjà bien garni. « C’est un petit peu impressionnant », reconnaît-elle avec franchise.
La nouvelle ministre chargée du Commerce extérieur et des Français de l’étranger a confié ses premières impressions à Public Sénat (images de Cécile Sixou). « Ça faisait une dizaine de jours que les tractations se faisaient entre les différents intervenants. Et jeudi soir, Michel Barnier m’a appelé pour m’annoncer qu’il me proposait ce portefeuille », révèle-t-elle avant d’ajouter. « C’est un moment assez particulier dans une vie de recevoir ce coup de téléphone ».
Sophie Primas s’attendait alors à être immédiatement sollicitée pour des réunions préparatoires. Il n’en a rien été. « Il ne se passe pas grand-chose dans les heures qui suivent ce coup de téléphone […] Ce n’est que samedi que les choses se sont précisées avec des premiers rendez-vous, la prise de contact avec mon ministère de tutelle, le quai d’Orsay ».
Sénatrice depuis 2011, Sophie Primas a un petit pincement au cœur » de laisser ses collègues. A la chambre haute, comme les élus du groupe LR dont elle faisait partie, Sophie Primas n’a jamais ménagé ses critiques à l’égard des macronistes. La voir figurer dans ce gouvernement peut sembler iconoclaste. « C’est la nouvelle situation politique et de gouvernance qui nous oblige à réviser notre modèle de réflexion. Moi, ce qui m’a décidé, c’est évidemment la présence du 1er ministre. C’est un homme qui sait négocier, qui sait écouter […] c’est aussi un homme qui apaise, ce dont le pays à besoin. Je ne pourrais pas aller contre mes convictions mais ce n’est pas ce que nous demande Michel Barnier […] Il nous demande d’œuvrer dans le sens de l’intérêt général de ce pays et c’est ce que j’aurais à cœur de faire », promet-elle.
Quelques minutes plus tard lors des passations de pouvoir « au Quai », Sophie Primas a fait preuve de son sens de l’humour habituel. « Je ne viens pas du milieu de la diplomatie. Ça se voit tout de suite puisque j’ai fait une erreur dans le protocole », a-t-elle plaisanté après avoir oublié de cité la Secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères. « Je suis impatiente de commencer », a-t-elle conclu.