« C’est totalement indigne » : Stanislas Guerini vilipende les socialistes, après l’accord à gauche

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, venu du PS, a dénoncé la stratégie de son ancienne famille politique pour les législatives. « Quand ils se mettent derrière Jean-Luc Mélenchon à nouveau, ce n’est évidemment plus un parti de gouvernement », a-t-il cinglé sur notre antenne.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les forces du camp présidentiel ne mâchent pas leurs mots après l’accord électoral conclu à gauche qui regroupe sous la bannière unique du Front populaire la France insoumise, les socialistes et les écologistes, entre autres. A l’image du Premier ministre Gabriel Attal qui a dénoncé un « accord de la honte », les macronistes se succèdent pour attaquer leurs adversaires sur leur flanc gauche. « Tous ceux qui nous ont dit, pendant deux ans, que la NUPES c’était indigne, que jamais on ne les y reprendrait de travailler avec Jean-Luc Mélenchon, sont retournés à la gamelle », a dénoncé ce 14 juin dans la matinale de Public Sénat, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.

Surpris par le revirement de la gauche « qui a fait campagne avec Raphaël Glucksmann » aux européennes, l’ancien socialiste et soutien de Dominique Strauss-Kahn, s’est dit « triste » quant à l’évolution de son ancienne famille politique. « Quand ils se mettent derrière Jean-Luc Mélenchon à nouveau, ce n’est évidemment plus un parti de gouvernement. C’est totalement indigne », a-t-il lâché. Et d’évoquer un « choix purement électoral ».

L’ancien délégué général de la République en marche, candidat à nouveau dans la 3e circonscription de Paris (17e et 18e arrondissements), n’a d’ailleurs pas apprécié que le soutien hier soir, de l’ancien président de la République François Hollande au Front populaire. « Il critiquait ceux qui, à gauche, avaient construit la NUPES 1, et aujourd’hui il adoube la NUPES 2 ! Il faut se réveiller », s’est exclamé le ministre.

Appel lancé aux sociaux-démocrates et candidats de droite pour rejoindre le « bloc central »

Face à l’éventualité d’une victoire de l’extrême droite le 7 juillet, Stanislas Guerini a dramatisé les enjeux du scrutin. « Ce qui se joue, c’est l’avenir de notre pays, de nos valeurs démocratiques, républicaines. C’est ça qui doit engager nos concitoyens. »

Le candidat a appelé les sociaux-démocrates et les Républicains à s’unir au sein du « bloc central ». « Il faut saluer ceux qui, au sein des LR, ont dénoncé la position d’Eric Ciotti. Il faut leur tendre la main aujourd’hui de manière très claire », a-t-il encouragé. « Je crois qu’on n’est pas dans un moment où on a le loisir de finasser sur les différentes étiquettes. Il faut de la clarté sur les valeurs. »

Interrogé sur la perspective de nombreux duels entre le Rassemblement national et le Front populaire au second tour, Stanislas Guerini a promis de « se battre » pour que « les candidats, non pas simplement de la majorité présidentielle, les candidats de ce bloc central, démocratique et républicain, qui souhaitent travailler ensemble pour faire face à ces extrêmes, puissent être qualifiés au deuxième tour. »

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

« C’est totalement indigne » : Stanislas Guerini vilipende les socialistes, après l’accord à gauche
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le