CGT et FO dans la rue pour se faire entendre, les enseignants mobilisés
Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux enseignants, ont défilé mardi dans le calme en France lors d'une journée d'action...
Par Jean-Louis PREVOST, Robin LEGRAND, avec les bureaux régionaux de l'AFP
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Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux enseignants, ont défilé mardi dans le calme en France lors d'une journée d'action à l'appel de la CGT et FO, qui ont tenté de faire entendre leur voix alors que le grand débat touche à sa fin.
Hausse des salaires, revalorisation des retraites, rejet de la réforme de la fonction publique, du projet de loi Blanquer sur l'école... Les mots d'ordre étaient multiples pour cette mobilisation qui voulait "amplifier le mouvement social" et à laquelle avaient également appelé Solidaires, la FSU (enseignants), l'Unef (étudiants) et l'UNL (lycéens).
Plus de 350.000 personnes ont défilé dans toute la France, selon la CGT, tandis que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a donné le chiffre de 131.000 manifestants. Lors de la précédente mobilisation, le 5 février, il y avait eu 137.200 manifestants an niveau national selon la place Beauvau, 300.000 pour la CGT. Mais FO n'avait alors pas appelé à manifester, même si des militants étaient présents.
A Paris, 17.500 personnes ont défilé du boulevard Saint-Michel vers le Champ-de-Mars, selon un comptage pour un collectif de médias réalisé par le cabinet Occurrence. La CGT a recensé 50.000 personnes et la police 12.000.
Trois jours après le saccage des Champs-Élysées lors de l'acte 18 des "Gilets jaunes" et au lendemain des annonces d'Édouard Philippe contre les "casseurs", cette manifestation s'est déroulée sans incidents.
"Pas de répression non non non, des manifestations oui oui oui", entendait-on.
Parmi les nombreux défilés en province, 5.000 personnes selon la police (58.000 selon la CGT) ont manifesté à Marseille et 4.200 à Bordeaux (15.000), où neuf personnes ont été interpellées et deux vigiles d'un grand magasin légèrement blessés d'après la préfecture de la Gironde.
A Montpellier, comme dans beaucoup d'autres villes, les manifestants ont défilé derrière une grande banderole proclamant "Salaires, emplois, protection sociale, services publics, le changement c'est l'action".
Éclipsés depuis quatre mois par les "gilets jaunes" et ayant boycotté le grand débat, CGT et FO ont voulu montrer que "les syndicats ne sont pas à mettre aux oubliettes", selon Fabrice Le Restif, responsable FO en Ille-et-Vilaine.
Manifestation à Montpellier le 19 mars 2019 pour réclamer davantage de pouvoir d'achat et défendre les services publics lors d'une journée d'action CGT-FO
AFP
"Le grand débat semble-t-il est terminé maintenant, il faut des réponses en matière de salaire, de retraite, de justice fiscale, de services publics", a déclaré le numéro un de la CGT Philippe Martinez.
"On ne s'adresse pas seulement au gouvernement, on s'adresse également au patronat. Il faut ouvrir de vraies négociations sur le pouvoir d'achat", a renchéri son homologue de FO Yves Veyrier qui veut relancer la grève comme moyen d'action.
Comme le 5 février, des "gilets jaunes" étaient visibles mais peu nombreux, de 50 à Clermont-Ferrand à 200 à Marseille. Pour Géraldine, 55 ans, "gilet jaune" "de la première heure" à Bordeaux: "Les revendications aujourd'hui, c'est pratiquement les mêmes. On n'est pas assez payé par rapport à l'augmentation de la vie. Les retraités, c'est pareil".
- Grève suivie dans le primaire -
Comme les fois précédentes, la CFDT, qui a fait le choix de participer au grand débat en y versant son "pacte du pouvoir de vivre", ne s'est pas associée à cette journée "dont on ne sait pas vraiment quel est le mot d'ordre", selon Laurent Berger, son numéro un.
Manifestation à Paris le 19 mars 2019 pour réclamer davantage de pouvoir d'achat et défendre les services publics lors d'une journée d'action CGT-FO
AFP
Point commun à tous ces défilés, la présence de nombreux enseignants du primaire venus protester contre le projet de loi Blanquer sur "l'école de la confiance".
La grève dans les écoles maternelles et élémentaires a été suivie par près d'un quart des enseignants, selon le ministère de l'Éducation. Le principal syndicat du primaire a recensé 40% de grévistes.
Parmi les critiques contre ce texte, l'instruction obligatoire à 3 ans sans moyens supplémentaires selon eux, les évaluations au primaire ou le fait que les écoles seraient placées sous l'autorité d'un principal de collège.
Les fonctionnaires contestent également le projet de réforme de la fonction publique. Celui-ci prévoit un recours accru aux contractuels, une plus grande individualisation de la rémunération, le tout dans un objectif de réduction des effectifs de 120.000 postes d'ici à 2022.
Selon le secrétariat d'Etat à la Fonction publique, le taux de grévistes était de 9,78% dans la fonction publique d'Etat, dont une majorité d'enseignants, de 3,59% dans la territoriale et de 4,2% dans l'hospitalière.
Dans les transports, le trafic est resté normal à la SNCF et à la RATP. En province, les transports en commun ont été notamment perturbés sur la Côte d'Azur.
Plusieurs établissements pénitentiaires ont été par ailleurs bloqués comme à Saint-Martin-de-Ré et Bordeaux-Gradignan.
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