La Cour de cassation a validé mardi la condamnation de Jean-Marie Le Pen à 30.000 euros d'amende pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en avril 2015, rendant cette sentence définitive.
La haute juridiction, qui juge la bonne application du droit, a rejeté le pourvoi du cofondateur du Front national, qui contestait sa condamnation pour contestation de crime contre l'humanité prononcée le 1er mars 2017 par la cour d'appel de Paris.
M. Le Pen avait déjà été condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour ces propos, tenus pour la première fois en 1987.
Critiqués par sa fille Marine, qui lui a succédé à la tête du parti d'extrême droite, ces propos avaient notamment entraîné la suspension - ensuite annulée par la justice - de Jean-Marie Le Pen du FN, puis son exclusion.
Le 2 avril 2015, au journaliste Jean-Jacques Bourdin, qui lui demandait s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de "détail", Jean-Marie Le Pen avait répondu : "Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz".
Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si "des millions de morts" pouvaient être qualifiés de "point de détail". "C'est pas un million de morts, c'est les chambres à gaz", "moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'histoire de la guerre", avait insisté l'ancien leader frontiste.
"Sous couvert d'admettre la réalité et le caractère +assez ignoble+ des chambres à gaz", "Jean-Marie Le Pen n'a de cesse d'en relativiser l'importance", soulignait le jugement de première instance, rendu par le tribunal correctionnel en avril 2016, estimant qu'il se livrait en fait à une concession qui n'était "qu'apparente". La cour d'appel de Paris avait confirmé cette analyse.