Emmanuel Macron a dénoncé vendredi, au lendemain de l'attentat sur les Champs-Elysées, la "faute" de François Fillon qui lorsqu'il était Premier ministre a provoqué selon lui "l'affaiblissement du renseignement territorial".
"Le renseignement territorial sera consolidé car une partie du combat que nous devons mener se joue dans le repérage et le traitement des personnes qui dans nos villes, dans nos quartiers, dans nos prisons, se radicalisent", a déclaré le candidat d'En Marche!, dans une courte allocution filmée.
"A ce titre l'affaiblissement du renseignement territorial conduit il y a maintenant 10 ans a été une faute", a-t-il estimé, épinglant sans le nommer le candidat de la droite François Fillon, Premier ministre entre 2007 et 2012.
Dans cette perspective, M. Macron a rappelé qu'il souhaitait embaucher "10.000 policiers et gendarmes" lors du prochain quinquennat et a plaidé pour "un renseignement plus réactif et efficace encore" et "une action vigoureuse (...) pour lutter contre la radicalisation islamiste, y compris sur internet".
Rendant hommage à la victime et ses proches, ainsi qu'à "toutes nos forces de police, de gendarmerie et à nos forces armées", M. Macron a assuré qu'il ne prononçait "pas là des paroles de circonstances".
Comme lors d'un meeting à Nantes mercredi aux côtés du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, M. Macron s'est dit "prêt" à assumer le rôle de "chef des armées et garant de nos institutions", responsable "de protéger les Français".
Être président "ça ne consiste pas comme je le vois ici ou là à céder à quelques surenchères, pour répondre à l'événement tragique qui endeuille notre pays", a-t-il glissé, en répétant qu'il serait "implacable" pour "protéger" les Français.
"Ne cédez rien à la peur, ne cédez rien à la division, ne cédez rien à l'intimidation", a encore exhorté M. Macron qui a annulé vendredi deux réunions publiques à Rouen et Arras "par décence" et "pour ne pas mobiliser indûment nos forces de sécurité".
"Dans ce moment crucial pour l'avenir de notre pays, dans ces instants décisifs, je pense aux mots de Victor Hugo" dans Les Misérables, a-t-il conclu: "Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, tenir bon, tenir tête, voilà l'exemple dont les peuples ont besoin et la lumière qui les électrise".