En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
Chasse : vers une réduction du prix du permis ?
Par Jules Duribreu
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Si la chasse reste le second loisir en France, juste derrière le football, en nombre d’adhérents, cette pratique souffre d’une désapprobation de l’opinion publique, et d’une baisse continue du nombre de ces adhérents. Pourtant, Emmanuel Macron s'apprête à répondre favorablement à une demande de longue date des chasseurs français, à savoir la diminution notable du coût du permis de chasse, en le faisant passer de 400 à 200 euros.
Une pratique en baisse
Avec 1.2 million de détenteurs du permis de chasse pour l’année 2017, la France reste le premier territoire de chasse, devant l’Espagne et l’Italie. Pour autant, la pratique connaît un déclin : le nombre de chasseurs ne cesse de diminuer, passant de 2 à 1.3 million en moins de trente ans, et cela malgré les facilités d’obtention de permis de chasse. Si en nombre d’adhérents, la chasse reste le deuxième “sport” après le foot, elle souffre d’un désamour de la part d’une majorité de Français. Alors que 71 % d’entre eux ne se sentent pas en sécurité lorsqu’ils se promènent dans la nature en période de chasse, 79 % sont favorables à la réduction de sa durée et 82 % des sondés se prononcent en faveur du dimanche comme journée non chassée.
Une plus grande démocratisation de la chasse ?
Pour autant, Emmanuel Macron s'apprête à accéder, courant juin d'après l'Elysée, à une revendication des chasseurs en diminuant le coût du permis de 400 à 200 euros. Les chasseurs estiment en effet que le prix du permis est un frein majeur au développement de leur loisir. Une idée qui aurait été suggérée directement par Willy Schraen, le président nationale de la fédération nationale des chasseurs (FNC), comme le confirme François Patriat sénateur LREM et chasseur lui-même. « Parmi les mesures proposées par le président de la FNC, il y a celle d’un permis plus accessible de façon à ce que plus de gens puissent prendre des permis, face à un coût plus prohibitif, il s’agit de démocratiser cette pratique. »
Quel coût pour l’État ?
Forcément, cette diminution se répercute dans les caisses publiques. Ainsi, cette réduction, si elle est appliquée en l’état, pourrait profiter à 100.000 chasseurs, pour un coup de 20 millions d’euros. Pour François Patriat, l’engouement que pourrait provoquer cette mesure permettrait d’absorber le coût de la mesure « Ayant plus de permis, ça n’a pas de coût puisque le nombre de permis supplémentaires permettra de combler la différence. C’est avant tout un souci de démocratisation de la chasse, à destination des plus jeunes chasseurs notamment. »
Une mesure avant tout politique
Pour autant, difficile de ne pas voir dans cette annonce un geste avant tout politique. Emmanuel Macron souvent qualifié de “Président des villes” cherche à ne pas se couper de la ruralité, en affichant régulièrement sa proximité avec les chasseurs. En effet, après avoir annoncé la réouverture des chasses présidentielles à Chambord, Emmanuel Macron s’est également prononcé pour la chasse à courre, pratique qualifié de “barbare” par Nicolas Hulot et dont 84% des Français réclament l’interdiction.