Sébastien Chenu, membre du bureau exécutif du Front national, a jugé "restrictif" et "ringard" le concept d'union des droites pour parvenir au pouvoir, plaidant pour un "rassemblement national" allant "au-delà" de cette union.
"Je trouve ça tellement restrictif l'union des droites", a-t-il lancé sur Sud Radio, quelques jours après la publication dans Valeurs actuelles d'une tribune cosignée par Thierry Mariani (Les Républicains) et des élus d'extrême droite appelant à l'"unité" de la droite.
"Union des droites non", a tranché M. Chenu, plaidant pour une "union des Français qui considèrent que la nation est importante, que ce qui fait la solidité de notre Etat nation, de son système de protection sociale, ses grands piliers, la laïcité, etc., doivent être défendus, et ça c'est pas la propriété de la droite", a-t-il estimé.
Il faut aller "au-delà de l'union des droites, je trouve ça ringard comme concept. Pourquoi limiter à la droite ?", a poursuivi cet ancien secrétaire général de l'UMP, appelant à contrer Emmanuel Macron à travers un "rassemblement national" de "tous ceux qui croient en la nation comme réponse aux problèmes de notre société et comme capacité à se projeter dans l'avenir".
Le Front national a proposé en mars à ses militants de changer le nom du parti en "Rassemblement national" pour tenter de retrouver la dynamique qui l'avait portée au second tour de la présidentielle.
Thierry Mariani avait déjà appelé en mars à un rapprochement entre LR et le FN. La publication la semaine dernière de la tribune qu'il a cosignée avec des élus d'extrême droite a poussé LR, par la voix de sa vice-présidente Virginie Calmels, à répéter qu'une "alliance" entre LR et le FN "serait pour (elle) bien plus qu’une erreur, ce serait une faute pour un parti politique qui a toujours veillé à ne pas tomber dans la démagogie et l’intolérance".
Laurent Wauquiez avait indiqué début avril que Thierry Mariani "ne fera(it) plus partie des Républicains" s'il opérait "le moindre début de commencement d'alliance" avec le FN.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a, lui, lancé en novembre une plateforme d'union des droites baptisée Les Amoureux de la France, que le Centre national des indépendants et paysans (CNIP), petit parti conservateur défenseur de la ruralité, a rejoint début avril.