Chèque énergie : « En ce moment c’est open bar », pour Annie Genevard
Annie Genevard était l’invitée de la matinale de Public Sénat. La vice-présidente déléguée du parti Les Républicains et députée du Doubs a critiqué le « niveau industriel » des dépenses dans cette dernière année du quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle est aussi revenue sur la procédure de désignation du candidat de son parti à la présidentielle.
Décidément, l’angle d’attaque des Républicains sur la politique d’Emmanuel Macron semble arrêté : le Président de la République joue avec les finances de la France. Une façon peut être de revenir dans un « ancien monde » plus confortable où la gauche généreuse, mais dépensière, faisait face à la droite austère, mais sérieuse. Alors que le marathon budgétaire approche à grand pas, Annie Genevard, députée LR du Doubs et numéro 2 du parti a décliné cette position en vogue à LR en critiquant la décision du gouvernement d’allonger de 100 euros le chèque énergie destiné aux ménages les plus modestes.
« On endette à tire-larigot la France, c’est choquant »
« Comme toujours avec Emmanuel Macron et ses gouvernements, on prend des mesures et on réfléchit ensuite aux conséquences qu’elles peuvent avoir », attaque Annie Genevard. La vice-présidente déléguée des Républicains critique la politique dépensière, démagogique et « choquante » du gouvernement : « On pallie une politique énergétique erratique par des chèques à tout-va, en ce moment c’est open bar, sur le dos des générations futures, on endette à tire-larigot la France, c’est choquant. On sait que les dernières années de quinquennat sont toujours prolifiques en la matière, mais à ce niveau industriel là c’est du jamais vu. »
Mais alors que faire face à cette forte augmentation (+12 % au mois d’octobre) du prix du gaz ? « Cette augmentation est considérable et montre notre dépendance au gaz », concède la députée du Doubs. La solution à laquelle « on revient toujours » pour Annie Genevard, c’est « l’énergie nucléaire, qu’Emmanuel Macron a tant malmenée pendant ce quinquennat. » Le nucléaire serait ainsi « une énergie décarbonée, abondante et qui nous donne notre souveraineté énergétique. »
Les centristes d’un côté, Zemmour de l’autre
Si la stratégie de LR par rapport à l’exécutif semble claire, la désignation de leur candidat à la présidentielle et les alliances que cette procédure suppose, le sont moins. La décision de LR d’exclure les centristes du congrès qui décidera du candidat de « la droite et du centre » en réservant le vote aux adhérents à LR seulement, interroge par exemple. « Les centristes sont sensibles au principe de réalité et savent que nos destins sont liés », rassure Annie Genevard. La numéro 2 des LR tient à rappeler à ses alliés « de toujours » centristes, qu’il n’y a pas que la présidentielle dans la vie : « Le congrès solidifie la base puis on ouvre. Je comprends la déception des centristes, mais nous cheminerons ensemble comme nous l’avons toujours fait. Il y a la campagne présidentielle, mais il y a aussi les législatives puis le quinquennat, avec un gouvernement, une politique à mener. Les gouvernements de droite se sont toujours ouverts aux centristes. »
Sur l’autre flanc des Républicains aussi l’ouverture potentielle de la procédure qui permettra la désignation du candidat pose question. Sur la droite du parti, c’est en effet la future candidature d’Éric Zemmour qui interroge. Là aussi Annie Genevard souhaite que les LR restent en famille : « Éric Zemmour est un homme intelligent et cohérent : je ne vois pas comment on peut critiquer les Républicains comme il le fait, et vouloir participer à notre congrès. » Mais sur le fond, la députée LR du Doubs ne semble pas si opposée aux idées du polémiste : « Je pense que le diaboliser est une erreur. C’est quelqu’un dont on partage les constats ou qui partage les nôtres sur les questions de souveraineté nationale. Sur l’amour de la France ce sont des choses que nous défendons aussi. » Même si ses déclarations sur Pétain ou sur les attentats de Toulouse l’ont « choquée », Annie Genevard met ça sur le compte de la personnalité d’Éric Zemmour : « C’est quelqu’un dont l’essence même est la polémique, c’est un polémiste et de talent de surcroît. »
Le problème avec Zemmour serait donc plutôt sa stratégie politique : « Éric Zemmour prône l’union des droites, c’est une ligne rouge que nous ne souhaitons pas franchir. Il ne peut pas y avoir de discussion entre LR et le RN, qui ne souhaite qu’une chose, la mort des Républicains. » Des considérations tactiques qui, dans l’histoire de la droite française, n’ont jamais empêché les uns et les autres de tenter leurs chances.
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