Encore traumatisés par leur déroute aux élections européennes, Les Républicains (LR) préparent leur élection interne d'octobre dans une...
Par Baptiste PACE
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Encore traumatisés par leur déroute aux élections européennes, Les Républicains (LR) préparent leur élection interne d'octobre dans une indifférence quasi-générale, avec une crainte sur la participation et surtout sur la capacité du parti à redevenir une force d'alternance.
"On risque de finir avec une élection à 30.000 votants", s'alarme un dirigeant. LR, combien de divisions ? Selon la Haute autorité du parti, le corps électoral, composé des adhérents à jour de cotisation au 31 décembre 2018 ou au 30 juin 2019, compte 131.268 âmes. Mais la réalité militante est plus crue encore: le nombre d'adhérents à jour seulement en 2019 varie de 40.000 à 60.000, selon les sources.
La chute est vertigineuse face aux 176.000 votants --sur 345.000 inscrits-- de la mémorable élection interne de 2012 entre Jean-François Copé et François Fillon. Mais elle traduit la désaffection qui frappe les Républicains depuis la présidentielle.
En privé, Edouard Philippe dit regarder la situation de son ancien parti avec gourmandise. Selon l'Ifop, 41% des sympathisants LR approuvent l'action du chef de l'Etat et 51% celle de son Premier ministre. La liste de la majorité a réalisé des scores élevés dans de nombreux bastions de droite et devance LR dans toutes les catégories d'électeurs, y compris chez les plus de 65 ans, son apanage traditionnel.
Les départs, exclusions ou prises de distance se sont multipliés chez LR depuis 2017: d'Edouard Philippe à Bruno Le Maire en passant par Xavier Bertrand et Alain Juppé et, plus récemment, Valérie Pécresse. Et la ligne droitière portée par Laurent Wauquiez est accusée de tous les maux.
"On est devenu un Tea Party à l'américaine", estime dans le JDD l'ancien ministre François Baroin, qui est considéré comme un recours par de nombreux LR mais explique qu'il "n'ira pas" en 2022 si "Macron fait le job".
Le président du Sénat Gérard Larcher (LR), le 11 juin 2019
AFP/Archives
De son côté, le président du Sénat Gérard Larcher a lancé sa propre initiative et sillonne la France pour bâtir "un projet pour la droite et le centre". Avec en ligne de mire les municipales de mars 2020, et le maintien de sa majorité au Sénat.
Le parti a d'ailleurs gelé les investitures pour les villes les plus sensibles comme Paris ou Marseille, où une partie des troupes prône l'alliance avec LREM.
-"Surtout, que personne n'émerge"-
Dans de telles conditions, la plupart des ténors souhaitaient un report du scrutin interne après les municipales, avant de se heurter aux réticences de Jean Leonetti, président intérimaire depuis la démission de Laurent Wauquiez, et à la Haute autorité qui a fixé l'échéance au 12 octobre.
Les mêmes ténors ont pensé trouver la parade avec la candidature "d'unité" de Christian Jacob, le patron du groupe à l'Assemblée. "Jacob, c'est celui que font venir les Sarkozy, les Baroin, les Wauquiez, pour que surtout rien ne se passe et pour pouvoir mieux s'affronter dans deux ans. Ils veulent surtout que personne n'émerge dans l'intervalle", regrette un quadragénaire de la direction.
Le député de Seine-et-Marne ambitionne de "rassembler toutes les familles de la droite" et se donne moins d'un an pour jeter les bases d'un "projet d'alternance". Mais "Jacob ne se rend pas compte du rejet de la marque LR", estime un cadre francilien, qui s'inquiète de la perspective des procès Fillon et Sarkozy.
Guillaume Peltier le 11 juin 2019 à Paris
AFP/Archives
Le favori aura-t-il des concurrents ? Bien installé à la tête du groupe au Sénat et de Force Républicaine, Bruno Retailleau a renoncé pour "éviter une guerre des chefs". Le député Guillaume Peltier a jeté l'éponge au nom de "l'unité". Candidats déclarés, Julien Aubert et Guillaume Larrivé assurent détenir les dix parrainages de parlementaires requis mais doivent encore rassembler ceux de 1.311 adhérents.
M. Larrivé, député de l'Yonne, a publié samedi sur Twitter le nom de ses dix parrains parmi lesquels l'ancien ministre de François Fillon, Eric Woerth.
"L'un des enjeux est qu'il n'y ait pas de candidature unique et officielle. C'est un vrai enjeu pour la démocratie interne aux Républicains et pour la capacité, ou pas, de transformer le parti", avertit M. Larrivé.
S'ils arrivent à réunir ces parrainages, MM. Aubert et Larrivé se disent ouverts au principe de débats entre candidats. Mais M. Jacob, lui, n'y est pas favorable.
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