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Chez Macron, des larmes de joie pour “un moment historique”
Par Lina TRABELSI
Publié le
"Macron président!": explosion de joie dimanche soir pour les militants En marche! à l'annonce de la qualification de leur champion pour le second tour de la présidentielle, même si certains relèvent aussitôt qu'après ce "moment historique", il va falloir "combattre Marine le Pen".
Au Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, où plus d'un millier de journalistes avaient été accrédités, dont 600 médias internationaux, la soirée a démarré sous très haute sécurité: pas moins de quatre points de vérification d'identité et un contrôle anti-déminage mené par un petit cocker brun chargé de renifler les sacs.
Dans une vaste salle un peu froide, mais largement couverte d'un rideau bleu nuit avec une grande estrade ornée du slogan "En marche!, la majorité des militants présents affichent T-Shirts, sacs en toile et badges siglés "Emmanuel Macron président".
Félix et Marcel, lycéens de 16 et 15 ans, sont parmi les premiers arrivés, "attirés par le caractère festif de ce rassemblement". Adhérents à En marche! ils n'ont pas pu voter en raison de leur âge, mais Marcel, serrant un drapeau européen contre lui, juge "très important" de défendre l'Union européenne.
Alors que la salle se remplit peu à peu, il y a aussi des étrangers parmi les militants, dont Helena, 23 ans, Américaine, et Inga, 22 ans, Ukrainienne, deux étudiantes à Sciences Po vêtues de leur T-shirt En Marche turquoise et rose.
"Ce qui me motive en tant qu'Américaine à venir ici c'est que chez moi, on a pas vu le danger Trump, donc il faut éviter le pire en France, qui pour moi est Marine Le Pen", explique Helena, ex-bénévole dans la campagne de Barack Obama en 2008, tandis qu'Inga dit ne pas vouloir un candidat "qui acquiesce à tout ce que dit Vladimir Poutine".
En début de soirée, les militants sont sereins, leurs discussions portant davantage sur l'identité du futur adversaire d'Emmanuel Macron que sur la qualification de leur champion.
- "Ne pas lâcher" -
A 20 heures, lorsque l'écran affiche l'image d'Emmanuel Macron au côté de Marine Le Pen sur le perron de l'Elysée en premier finaliste pour ce second tour, c'est l'explosion de joie.
"Macron président", s'égosillent des militants qui s'étreignent, parfois émus aux larmes, avant d'entonner une Marseillaise.
"On est en train de vivre un moment historique avec enfin un candidat qui sort du bipartisme, qui va renouveler la classe politique et c'est une bonne nouvelle pour l'Europe", se réjouit Quentin, 27 ans, venu du Loir-et-Cher. Mais, ajoute-t-il aussitôt, "comme dans un match de foot, il faut jamais lâcher le jeu même quand on mène".
"Maintenant il va falloir se battre pour être solides dans le discours, combattre Marine Le Pen et préparer les législatives", abonde Marie-Hélène Visconti, 60 ans, peintre.
Des applaudissements retentissent quand le socialiste Benoît Hamon appelle à voter pour l'ex-ministre de l'Economie et lorsque François Fillon, d'abord hué, annonce un vote pour Macron.
Le discours de Marine Le Pen fait en revanche peu réagir les militants, qui enchaînent avec des tubes électros un peu passés de mode, en attendant leur champion.
Le candidat, qui fait désormais figure de favori, fait une arrivée triomphale, après avoir salué ses partisans en s'appuyant sur la portière de sa voiture.
Peu après 22 heures, il lance à ses soutiens qu'il veut "rompre" avec "le système incapable de répondre aux problèmes". "J'aurai besoin de votre vote, j'aurai besoin de votre confiance", dit-il. "Tu l'auras!", lui répond un militant.
Alors que la salle se fait plus clairsemée, quelques jeunes se trémoussent encore sur "Crazy in Love" de Beyoncé.