Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.
Chlordécone : « Ce pesticide va rester dans nos sols pendant plusieurs centaines d’années » déclare Catherine Conconne
Par Maud Larivière
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Le Monde a révélé que le chlordécone a été utilisé dans les bananeraies en Martinique et en Guadeloupe, entre 1972 et 1993. La quasi-totalité des Guadeloupéens et Martiniquais sont aujourd’hui contaminés par ce pesticide.
Catherine Conconne, sénatrice PS de la Martinique, est furieuse : « Ce sont les mêmes arguments qu’on nous donnait dans les années 70, 80 et 90, jusqu’aux dérogations qui ont été accordées de trois années supplémentaires. On nous donnait les mêmes arguments : qu’il n’y avait pas d’alternatives, que le produit était soupçonné mais pas dangereux, et puis on se rend compte aujourd’hui qu’on a empoisonné la Martinique et la Guadeloupe, et ce n’est qu’aujourd’hui qu’on découvre l’étendue des dégâts » martèle-t-elle.
« Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on se rend compte que ce pesticide va rester dans nos sols pendant plusieurs centaines d’années. Et que dans le sang de tous les Martiniquais et de tous les Guadeloupéens, il y a des limites parfois extrêmement élevées de chlordécone, qui se transmettent de la mère à l’enfant, et qui sont aujourd’hui potentiellement accusées de maladies graves, de dysfonctionnement thyroïdiens, jusqu’aux cancers de la prostate que l’on trouve dans des proportions extrêmement considérables » explique-t-elle.
Le scandale sanitaire de l’utilisation de ce pesticide a de lourdes retombées sur les territoires ultra-marins visés : « La dangerosité supplémentaire du chlordécone, c’est que la rémanence dans les sols s’évalue en centaines d’années. Ce produit a non seulement contaminé les terres, les rivières, et pire, deux tiers des eaux du littoral marin sont aujourd’hui interdites de pêche ».