Choix de la stabilité, Ferrand désigné haut la main pour le perchoir
Un choix de stabilité et de "cohérence": Richard Ferrand est en passe de devenir le prochain président de l'Assemblée nationale...

Choix de la stabilité, Ferrand désigné haut la main pour le perchoir

Un choix de stabilité et de "cohérence": Richard Ferrand est en passe de devenir le prochain président de l'Assemblée nationale...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Un choix de stabilité et de "cohérence": Richard Ferrand est en passe de devenir le prochain président de l'Assemblée nationale après avoir décroché dès le 1er tour lundi l'investiture des députés LREM, épargnant ainsi à la macronie une autre crise en cette rentrée compliquée.

Ce Congrès de Tours n'aura donc pas fracturé la majorité, divisée sur les questions de renouvellement et de féminisation des hautes fonctions de l'Etat, mais qui a finalement accordé au patron de groupe Richard Ferrand une avance confortable (64,26%) sur sa principale challengeuse Barbara Pompili (29,21%).

Le député du Finistère a salué "un vote de confiance, un vote sur fond d'adhésion aux propositions" qu'il a pu faire. Il sera officiellement intronisé mercredi, après un vote dans l'hémicycle où la majorité absolue des députés LREM (312 sur 577) lui offre des certitudes sur son déménagement à l'hôtel de Lassay, succédant à François de Rugy parti au ministère de l'Ecologie.

"Effectivement, c'est un choix massif (...) c'est un choix de cohérence, les députés savent aussi ce qu'ils doivent à Richard Ferrand", un des tout premiers soutiens d'Emmanuel Macron et artisan d'En Marche!, s'est félicité le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement et délégué général de LREM Christophe Castaner.

Ce choix est aussi un soulagement pour l'exécutif, soucieux de ne pas déstabiliser la majorité à l'approche d'importants textes législatifs, mais il est très critiqué par l'opposition. "C'est problématique, d'avoir un gouvernement qui a choisi de faire de l'égalité homme-femme une grande cause nationale (…) et de se retrouver avec, dans les quatre premiers personnages de l'État, aucune femme", a déploré la candidate LFI au perchoir Mathilde Panot, en qualifiant les députés LREM de "béni-oui-oui aux ordres de l'Elysée".

"A cette élection il y avait un choix entre deux femmes et deux hommes. Le choix s'est porté sur moi, vous me pardonnerez de ne pas être une dame!", a réagi Richard Ferrand en se défendant d'être "un chouchou" de l'Elysée.

Futur quatrième personnage de l'Etat, M. Ferrand, âgé de 56 ans, a promis de "poursuivre le travail de modernisation" de l'Assemblée initié par François de Rugy. Surtout, son rôle sera crucial dans la négociation avec le président du Sénat Gérard Larcher lorsque l'examen de la révision constitutionnelle, interrompu en juillet, reprendra.

Seul nuage pour lui, l'affaire des Mutuelles de Bretagne, qui l'avait contraint à quitter le gouvernement dès le début du quinquennat et pèse encore comme une épée de Damoclès sur la suite de son parcours.

- Chaises musicales -

Candidate malheureuse, l'ancienne secrétaire d'État sous Hollande et actuelle présidente de la commission du Développement durable de l'Assemblée, Barbara Pompili (ex-EELV), "respecte le vote" mais "regrette de ne pas avoir réussi à convaincre (ses) collègues de l'immense opportunité qu'on avait là de lancer un très beau message vis-à-vis de l'extérieur". La députée de la Somme compte néanmoins poursuivre "cet énorme combat pour la transformation".

Dans un vaste jeu de chaises musicales, l'élection de M. Ferrand va déclencher une autre bataille: celle pour la tête du groupe LREM, pour laquelle "une inflation de candidatures" est crainte, selon plusieurs sources parlementaires. Le bureau du groupe devrait se réunir mardi matin à Tours afin de fixer les modalités d'une élection qui se tiendra selon toute vraisemblance mardi 18 septembre.

- Qui tiendra le groupe ? -

Pour l'heure, aucun profil n'émerge réellement et les conciliabules et spéculations allaient bon train lundi dans les coursives du palais des Congrès tourangeau en attendant les premières candidatures.

"Si Richard Ferrand s'en va, qui tiendra le groupe ?", ce collectif encore jeune et "animé de mouvements centrifuges", qui pourraient apparaître au grand jour lors de l'examen du budget à l'automne, s'interroge-t-on dans la majorité.

Dans le groupe, "il n'y a pas de lignes idéologiques fortes, pas de poids lourds", s'inquiète une source parlementaire en soulignant que Richard Ferrand, bien que souvent critiqué, "n'a jamais eu de remplaçant crédible, et personne ne s'est dressé contre lui avec un véritable projet alternatif".

Partager cet article

Dans la même thématique

Choix de la stabilité, Ferrand désigné haut la main pour le perchoir
2min

Politique

Statut de l’élu local : le Sénat retire l’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les valeurs de la République 

C’était l’une des dispositions polémiques de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. L’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les principes, les lois et les symboles de la République a été supprimée en séance par les sénateurs. Elle était perçue comme une mesure accusatoire par les élus. 

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
6min

Politique

Suspension, décalage, lettre rectificative… à quoi joue l’exécutif sur les retraites ?

Au moment où Sébastien Lecornu annonçait le dépôt d’une lettre rectificative au budget de la Sécu pour suspendre la réforme des retraites, Emmanuel Macron assurait depuis la Slovénie qu’il s’agissait bien d’un décalage. Au-delà des divisions de l’exécutif, l’introduction de la lettre rectificative donne des gages au PS, mais ouvre aussi d’autres questions sur les compensations financières et les réactions de la droite.

Le

World News – October 21, 2025
4min

Politique

« Fractures françaises » : dans une France très pessimiste, le RN domine tous les autres partis

En 2025, les Français affichent un niveau de pessimisme record sur la situation politique et sociale du pays. C’est le principal enseignement de la nouvelle édition de l’enquête annuelle « Fractures françaises 2025 », réalisée par Ipsos. Et au cœur de ce paysage fragmenté, un constat s’impose, le Rassemblement national (RN) apparaît comme le seul parti à tirer profit de ce climat d’instabilité.

Le