"Le patronat portera la responsabilité de l'échec" de la négociation sur la réforme de l'assurance chômage s'il persiste à refuser tout mécanisme de "bonus-malus" pour freiner le recours aux contrats courts, a prévenu lundi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.
"Soit on a une séance de négociation, cette semaine, telle qu'elle est prévue (jeudi), et on discute, y compris de la façon dont on responsabilise les employeurs dans l'utilisation de ces contrats courts, soit le patronat portera la responsabilité de l'échec de ces négociations", a affirmé M. Berger au micro de RMC/BFM TV.
Le numéro 1 de la CFDT s'exprimait avant que la CPME n'annonce dans un communiqué suspendre sa participation à la négociation, pour protester contre la "détermination" du président Emmanuel Macron à mettre en place le bonus-malus.
Interrogé par l'AFP, le Medef a indiqué qu'il réagirait après la réunion de sa direction, prévue dans la matinée.
Pour Laurent Berger, quand les entreprises "utilisent et surabusent de contrats courts", elles "font payer à l'assurance chômage leur flexibilité interne", ce qui est "inacceptable".
"S'il n'y a pas dans l'accord de mesures très fortes pour responsabiliser ces employeurs qui surabusent de ces contrats courts, il y a aura un bonus-malus à la fin", a encore souligné M. Berger.
"Je dis au patronat: +négocions encore cette semaine, et trouvons de bonnes conditions d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi+", a-t-il ajouté, observant que "jusqu'à preuve du contraire, la négociation c'est à deux!"
La négociation sur la réforme de l'assurance chômage a été prolongée jusqu'au 20 février, la prochaine séance de travail étant prévue jeudi.
La semaine dernière, les partenaires sociaux avaient confronté une nouvelle fois leur désaccord sur ce dossier de la régulation des contrats courts par un bonus-malus. Le patronat avait mis sur la table une liste de propositions alternatives jugées floues, voire provocantes par les syndicats.
Le nombre de CDD de moins d'un mois a été multiplié par 2,5 depuis 20 ans. Ces contrats courts constituent à la fois une source de précarité pour les salariés et un surcoût de deux milliards d'euros pour l'Unédic.