« C’est un appel de la Sorbonne que nous voulons lancer », a déclaré Emmanuel Macron à l’occasion de la conférence Choose Europe for science. A travers l’organisation de cet événement, le président de la République n’a pas caché sa volonté d’attirer les chercheurs étrangers et américains « qui sont menacés » au moment où l’administration Trump réduit les financements et les visas destinés à la recherche scientifique.
« Nous ne croyons pas à un modèle de décision basé sur le diktat de quelques-uns », affirme Emmanuel Macron plaçant la recherche scientifique et sa liberté au « cœur même des démocraties libérales occidentales ». Par ailleurs, le chef de l’Etat a fait référence à son discours de 2017, également prononcé à la Sorbonne, sur l’autonomie stratégique de l’Union européenne. « Choisir la science c’est refuser la vassalité […] il n’y a pas de vassalité heureuse », a martelé Emmanuel Macron. Au mois d’avril, l’exécutif a lancé la plateforme Choose France for science qui a déjà enregistré « plus de 30 000 connexions, dont un tiers depuis les Etats-Unis » a révélé Emmanuel Macron.
« Cet investissement massif doit être pensé en Européens »
Devant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et plusieurs ministres d’États européens, le chef de l’Etat a détaillé les moyens qu’il souhaitait mettre en œuvre pour attirer les scientifiques. Pour cela, le président de la République a annoncé que l’Etat allait investir 100 millions d’euros. Cette somme sera financée par le programme d’investissement public France 2030. Le président de la République a également assuré que ce combat devait être mené par toute l’Europe avec les outils de l’Union européenne. « Cet investissement massif doit être pensé en Européens », insiste Emmanuel Macron.
Juste avant, Ursula von der Leyen avait proposé une enveloppe de 500 millions d’euros pour la période 2025-2027. Vantant les « investissements stables et soutenus » et l’« infrastructure » favorable à la recherche en Europe, Ursula von der Leyen a annoncé des mesures pour pallier ses « lacunes », notamment « une nouvelle subvention d’une durée de sept ans » ainsi que le doublement jusqu’en 2027 du « complément » versé aux bourses de recherche.
Assurer un investissement sur le long terme
Critiqué au moment du lancement de la plateforme Choose France for science par les syndicats de l’enseignement supérieur qui dénoncent un « sous-financement chronique » de la recherche, Emmanuel Macron s’est félicité de l’augmentation des crédits alloués à l’enseignement supérieur. Ce dernier a tenu à souligner l’augmentation du budget depuis 2020, passant de 25,49 milliards d’euros à 26,7 milliards d’euros en 2025. La présidente de la Commission européenne a de son côté appelé à « atteindre l’objectif de 3 % du PIB pour l’investissement dans la recherche, d’ici 2030 ». Enfin, les deux dirigeants n’excluent pas de soutenir des innovations législatives. Ursula von der Leyen souhaite ainsi inscrire la liberté de la recherche scientifique dans le droit.
Le président de la République a, pour sa part, exprimé son soutien aux « propositions, y compris législatives visant à mieux protéger les réfugiés scientifiques », une allusion au texte de loi déposé par son prédécesseur socialiste François Hollande à l’Assemblée nationale.