Christiane Lambert (FNSEA) : « Poutine a construit une souveraineté alimentaire, alors qu’au nom de l’environnement, on a abandonné la production »

Christiane Lambert (FNSEA) : « Poutine a construit une souveraineté alimentaire, alors qu’au nom de l’environnement, on a abandonné la production »

Invitée de notre matinale en direct du Salon de l’agriculture, Christiane Lambert est revenue sur l’impact de la guerre en Ukraine sur l’agriculture française. La présidente de la FNSEA a regretté la vulnérabilité de notre modèle agricole liée selon elle à l’écologie et la volonté des gouvernements successifs de « laver plus vert que vert. »
Louis Mollier-Sabet

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L’Ukraine étant un exportateur important de céréales et la Russie un partenaire commercial important – notamment au niveau énergétique et agricole – la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine est suivie de près par les agriculteurs français et européens. Les conséquences se sont d’ailleurs immédiatement faites sentir, explique Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : « La nuit de l’intervention de la Russie en Ukraine, le blé, le maïs et le tournesol ont flambé. Cela va se traduire par une augmentation des coûts de l’alimentation animale. C’est aussi un risque par rapport aux engrais. » Mais au-delà du choc conjoncturel pour l’agriculture française et européenne, Christiane Lambert voit aussi dans la situation le signe d’une supériorité du modèle agricole russe : « La Russie a construit un élevage porcin performant. Vladimir Poutine a construit une souveraineté alimentaire, sa force alimentaire, là où la France a laissé filer son agriculture. Nous importons beaucoup plus qu’il y a dix ans. Au nom de l’environnement, nous sommes dans un abandon de production. »

« Pour le moment, ceux qui souffrent le plus sont les animaliers »

Pour la présidente de la FNSEA, les gouvernements français successifs ont commis « des erreurs politiques » en essayant « de laver plus vert que vert. » « On a interdit des produits phytosanitaires autorisés ailleurs et on a interdit de produire des produits bio sous serre », détaille ainsi Christiane Lambert. Résultat, la France importe aujourd’hui beaucoup plus depuis des pays aux coûts de production plus faibles, « ce qui tire les prix vers le bas et délocalise la production. »

D’après elle, c’est donc l’écologie qui a rendu l’agriculture française vulnérable à des chocs internationaux comme la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine. Mais Christiane Lambert veut croire que « l’on est capable de reconquérir de la production en France. » Pour ce faire, il faudra déjà que l’agriculture française éponge les pertes liées à la crise ukrainienne. « Il faut appréhender les sanctions qui vont être prises et calibrer les pertes que nous allons subir, pour les compenser. En 2014, c’était 1 milliard de pertes. Ceux qui souffrent le plus pour le moment, ce sont ceux qui importent des aliments pour le bétail, donc tous les animaliers. »

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