Ce mardi, Marc Ferracci, ministre délégué de l’Industrie, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Alors que le projet de loi de finances sera présenté jeudi, le ministre est revenu sur la proposition de Michel Barnier d’augmenter les impôts des grandes entreprises. Il a par ailleurs admis que la suggestion de Gérald Darmanin de mettre fin aux 35 heures « n’était pas une priorité ».
Christophe Castaner : « Le premier défenseur des flics de France » quitte Beauvau
Par Public Sénat
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« J’ai l’honneur d’être le premier défenseur des flics de France » martelait encore Christophe Castaner le 10 juin dernier devant les sénateurs. Empêtré dans le sujet explosif des violences et du racisme au sein de l’institution policière, Christophe Castaner n’aura pas résisté au remaniement.
Les dernières annonces, début juin, de Christophe Castaner, sur l’abandon de la technique dite de la clé d’étranglement ou encore « la suspension systématique » d’un fonctionnaire de police en cas de « soupçon avéré d'acte ou de propos raciste » étaient très mal passées à la base. Depuis quelques semaines, des appels à la démission de Christophe Castaner, fusaient lors des manifestations où les fonctionnaires jetaient symboliquement leurs menottes. « Il nous a lâchés (…) nous a jetés en pâture » s’était indigné Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP Police-FO.
Dans le contexte d’émotion planétaire suscité par la mort de George Floyd, Christophe Castaner avait donné le sentiment d’un changement de pied, lui, qui un an plus tôt, refusait d’accepter « l'expression violences policières ».
« Failles » et « dysfonctionnement »
Le passage de Christophe Castaner à Beauvau n’a pas été un long fleuve tranquille. Arrivé dans des conditions difficiles, après le départ surprise de Gérard Collomb mais surtout, dès le début des mobilisations des gilets jaunes, dès ses premiers mois, il devra s’expliquer à plusieurs reprises devant les parlementaires, sur les failles du maintien de l’ordre. D’octobre 2018 à octobre 2019, il sera auditionné trois fois par le Sénat à la suite d’un « dysfonctionnement » au sein de son ministère et de la préfecture.
Face au malaise des forces de sécurité intérieure, épuisées par le risque terroriste et sous équipées selon un rapport du Sénat, Christophe Castaner n’aura eu de cesse de vanter une augmentation du budget « d’1 milliard d’euros pour la police et la gendarmerie », « un programme de recrutement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur tous les services » depuis le début du quinquennat. Sur les 274 millions d'euros dus aux policiers au titre des heures supplémentaires accumulées depuis plusieurs années, seuls 3,5 millions auront été réglés.
Le schéma national du maintien de l’ordre toujours en attente
Épaulé par son secrétaire d’État, Laurent Nunez, Christophe Castaner n’aura pas mené non plus à bien le chantier du nouveau schéma national du maintien de l’ordre annoncé depuis juin 2019. « J'ai besoin de vos idées (...) pour répondre fermement à une violence débridée tout en préservant évidemment au maximum l'intégrité physique des personnes, y compris de celles et ceux qui provoquent les débordements » demandait-il à un groupe d’experts réunis à Beauvau.
En janvier 2020, après plus d’un an de manifestations, selon le ministère de l’Intérieur, 25 personnes ont été éborgnées par des tirs de LBD, et 1963 membres de forces de l’intérieur blessés. Le limogeage en mars 2019 du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, remplacé par Didier Lallement n’auront fait que creuser le fossé entre les forces de l’ordre et une partie de la population.
Les bourdes
Christophe Castaner à l’Intérieur, ce sont aussi des bourdes. Les marquantes : la vidéo de son passage en boîte de nuit, un soir de manifestation des gilets jaunes. Ou encore ses propos trop rapides suite à l’attentat de la préfecture de police qui a coûté la vie à quatre policiers. Quelques heures après les faits, Christophe Castaner avait assuré que, l’auteur, Mickaël Harpon « n'avait jamais présenté de difficultés comportementales » ni « le moindre signe d'alerte ». Des propos démentis par un rapport interne de la patronne de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP).