Chute du Mur: Merkel exhorte l’Europe à défendre ses valeurs
La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté l'Europe à défendre ses valeurs fondamentales comme "la démocratie et la liberté" face aux...
Par Yannick PASQUET
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La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté l'Europe à défendre ses valeurs fondamentales comme "la démocratie et la liberté" face aux contestations grandissantes, samedi à l'occasion du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin qui avait mis fin au Rideau de fer sur le Vieux continent.
"Les valeurs qui fondent l'Europe, la liberté, la démocratie, l'égalité, l'Etat de droit et la préservation des droits de l'homme ne vont de soi" et "doivent toujours être défendues", a-t-elle assuré dans la chapelle de la Réconciliation, un des lieux de mémoire de la division de la ville qui dura de 1961 au 9 novembre 1989.
Elle est édifiée sur le terrain d'une ancienne église détruite sous la dictature communiste est-allemande parce qu'elle se trouvait dans la zone du no man's land entre les deux parties de la ville.
Des fleurs ont été accrochées à un des vestiges du Mur de Berlin, le 9 novembre 2019, pour le 30e anniversaire de sa chute.
AFP
"A l'avenir il convient de s'engager" pour défendre les valeurs de l'Europe, a ajouté la chancelière, alors que le modèle de démocratie libérale est de plus en plus mis en cause dans le monde, mais aussi dans une certaine mesure sur le continent même.
Certains pays d'Europe de l'Est comme la Hongrie ou la Pologne, pourtant pionniers dans la contestation de la dictature communiste dans les années 1980, se voient aujourd'hui accusés par l'Union européenne de ne pas respecter pleinement les règles de l'Etat de droit.
- Tensions internationales -
La chancelière allemande Angela Merkel prononce une allocution le 9 novembre 2019 dans la chapelle de la Réconciliation de Berlin pour le 30e anniversaire de la chute du Mur.
POOL/AFP
Partout, la tentation du nationalisme est perceptible dans les opinions.
"La démocratie libérale est contestée et remise en question", a également jugé le chef de l'Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier, dans une allocution en présence des présidents de Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie, quatre pays ayant jadis préparé le terrain à la chute du mur de Berlin.
"Le 9 novembre nous rappelle qu'il faut combattre la haine, le racisme et l'antisémitisme", a aussi dit pour sa part la chancelière. Cette journée marque en parallèle en Allemagne l'anniversaire de la Nuit de Cristal de 1938 durant laquelle les nazis incendièrent les synagogues du pays.
La chute du Mur de Berlin s'était déroulée à la suite d'une révolution pacifique et les images des Allemands, exultant de joie et tombant dans les bras les uns des autres avaient fait le tour du monde.
Les coups de pioche dans cet édifice de béton de plus de 150 km de long avaient marqué la fin d'un monde coupé en deux durant la Guerre froide et fait à l'époque espérer une longue ère de détente et d'unité.
Ces espoirs se sont aujourd'hui dissipés, avec un parfum de résurgence de la Guerre froide entre Occidentaux d'une part, Russie et Chinois de l'autre.
Vendredi à Berlin, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a enjoint à "prendre conscience que nous sommes dans une compétition de valeurs avec les nations non-libres", montrant du doigt tout particulièrement la Chine et la Russie.
- Otan -
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier et des dirigeants est-européens déposent des fleurs au pied d'un monument sur la Bernauer Strasse à Berlin, le 9 novembre 2019, pour la commémoration du trentième anniversaire de la chute du Mur.
AFP
Même entre les anciens alliés à l'Ouest, les sujets de friction se multiplient.
Deux jours avant le 30ème Jubilé de la fin du mur de Berlin, le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a jeté un pavé dans la mare diplomatique en diagnostiquant que l'Otan était "en état de mort cérébrale".
Il a notamment déploré l’absence de coordination entre les Etats-Unis et les partenaires de l'Alliance atlantique et le cavalier seul de la Turquie, membre de l'organisation, intervenue récemment dans le nord de la Syrie.
Abandonnant son habituel ton policé, Angela Merkel, depuis toujours très atlantiste, a assuré ne pas partager la vision "radicale" et le "jugement intempestif" de M. Macron.
Sur le plan intérieur aussi, l'Allemagne est loin d'afficher le même optimisme qu'il y a 30 ans.
La fracture politique et économique entre l'Est et l'Ouest du pays, plus riche, reste d'une brûlante actualité, en particulier avec le succès de l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) dans l'ex-RDA communiste.
De nombreux citoyens de l'ancienne Allemagne ont toujours aujourd'hui le sentiment d'être traités comme des citoyens de seconde classe.
Moins d’un an après le précédent projet de loi, le gouvernement va porter un nouveau texte sur l’immigration. L’idée est de reprendre « les articles censurés par le Conseil constitutionnel », selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais chez les députés Renaissance, on prédit un groupe coupé en deux sur le sujet. « On sait qu’aucun texte ne passera sans l’accord du RN », pointe le sénateur écologiste Guy Benarroche.
Le gouvernement a annoncé l’examen d’un nouveau texte sur l’immigration dès le début de l’année 2025. Il y a à peine un an, la droite sénatoriale menée par Bruno Retailleau avait vu ses amendements au précédent texte largement censurés par le Conseil constitutionnel au motif de cavaliers législatifs. Ces dispositions pourraient réapparaître.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
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