« Ce qui doit dicter, c’est la question sanitaire », insiste Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT, première organisation syndicale en termes de voix aux dernières élections professionnelles, s’est exprimé sur les conditions du déconfinement partiel, ce 14 décembre dans Audition publique, émission de Public Sénat et LCP-AN en partenariat avec Le Figaro Live. S’il a dans un premier temps souligné qu’il voulait s’astreindre à « ne pas commenter les décisions sanitaires », le responsable syndical est venu au secours du monde culturel, forcé de rester à l’arrêt pour quelques semaines supplémentaires.
« Je pense qu’il y a une autre décision à prendre », a-t-il répondu au sujet de la situation des salles de cinéma, des musées ou encore des théâtres, dont la fermeture a été prolongée par le gouvernement. « On peut y aller avec le masque, c’est la différence fondamentale », a-t-il mis en avant, par contraste avec le secteur de la restauration. Le numéro de la CFDT a précisé qu’il soutenait l’inquiétude du secteur, qui a défilé ce lundi près des Invalides. Outre les mesures de protection mises en avant par les acteurs de la culture, Laurent Berger a argumenté en estimant que certaines décisions de fermeture paraissaient contradictoires. « Ce n’est pas tellement compréhensible quand on voit ce qu’il peut se passer dans un certain nombre de commerces ou dans la grande distribution », a-t-il ainsi mis en avant.
« Sur un certain nombre de décisions prises, le gouvernement a trois semaines de retard »
Laurent Berger a insisté pour que les pouvoirs publics garantissent une « stricte confidentialité des résultats » des tests. Il a d’ailleurs fait part de ses inquiétudes, après des remontées de « nombreuses entreprises », « y compris » dans le public. « Des salariés sont appelés même s’ils sont porteurs du virus, car on ne veut pas créer les isolements nécessaires », a-t-il dénoncé. S’agissant de la suppression des jours de carence, étendue la semaine aux salariés du secteur privé, s’il a soutenu la mesure, Laurent Berger a regretté une décision tardive. « Sur un certain nombre de décisions prises, le gouvernement a trois semaines, un mois de retard », a-t-il fait remarquer.
Appelant à s’appuyer sur les avis du Conseil scientifique, il a également posé la question d’une stratégie vaccinale différenciée selon les secteurs d’activité. « Il faut des campagnes de vaccination plus ciblées », a-t-il mis sur la table, évoquant par exemple l’agroalimentaire ou l’industrie.