Eric Ciotti, en charge de la mobilisation dans la campagne de François Fillon, a dit mercredi avoir "une forme de nausée" face aux affaires, déplorant qu'il n'y ait "plus de campagne électorale".
Interrogé sur RFI à propos de la démission du ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux après l'ouverture d'une enquête sur l'emploi de ses deux filles comme collaboratrices parlementaires, M. Ciotti a jugé que "c'est son choix, c'est sa responsabilité".
"Moi tout ce que m'inspire cette situation, c'est une forme de nausée", a-t-il poursuivi, alors que Le Monde et Le Canard enchaîné ont publié de nouvelles révélations concernant le candidat de la droite.
"On est au coeur du grand rendez-vous démocratique pour élire le président de la République et qu'est-ce qu'il se passe ? On assiste chaque jour à l'organisation d'une manipulation globale pour faire en sorte que la campagne soit confisquée, qu'on ne parle pas du fond", a déploré le député des Alpes-Maritimes.
"Il n'y a plus de campagne électorale", a-t-il affirmé. "On voit que toutes les règles, tous les usages sont violés, violation du secrets de l'instruction tous les jours (...), tout ça n'est pas vérifié, tout ça n'est pas prouvé. On balaie la présomption d'innocence".
Sur RTL, Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne de François Fillon, a lui aussi dénoncé une "violation du secret de l'instruction".
"S'il vous plaît, on ne va pas feuilletonner jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle. On voit bien qu'il y a des fuites organisées", a-t-il lancé. "Ces fuites viennent bien sûr soit des enquêteurs ou de la justice, elles sont transmises par les journalistes".
"Vous voyez bien que comme par hasard, il y avait un problème avec M. Le Roux, le gouvernement, et on nous sort une nouvelle affaire, il y a de nouvelles fuites", a-t-il ajouté, assurant que "rien n'est illégal" dans la société 2F Conseil créée par M. Fillon.
Dans son édition de mercredi, Le Canard enchaîné affirme que M. Fillon a mis en relation en 2015 un des clients de sa société de conseil 2F Conseil avec le président russe Vladimir Poutine et le PDG de Total.
L'enquête sur de possibles emplois fictifs qui a conduit à la mise en examen du candidat de la droite a par ailleurs été étendue à des soupçons d'"escroquerie aggravée, faux et usage de faux", comme l'a révélé Le Monde.