Le député LR Eric Ciotti a salué mercredi l'"inflexion" apparue la veille dans l'appel d'Emmanuel Macron à "faire bloc" contre "l'hydre islamiste" lors de l'hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par un collègue radicalisé.
"J'ai trouvé que c'était un discours juste, avec des mots forts, c'est un discours sans doute nouveau aussi, j'ai sans doute senti cette inflexion, un discours plus volontaire qui a cité le mal, cet islamisme, cet +hydre islamiste+, qui a parlé d'+islam dévoyé+, et il faut citer les maux pour mieux les combattre", a réagi M. Ciotti sur Europe 1.
A propos de la "société de vigilance" que le chef de l'Etat a appelée de ses voeux pour lutter contre la radicalisation islamiste, M. Ciotti a estimé qu'il fallait "mettre en vigueur ce principe de précaution en matière de terrorisme". "Le doute doit profiter à la sécurité collective" et "le moindre signal faible doit conduire à des mesures", a-t-il argumenté.
"Les mots ont été justes, maintenant les actes doivent suivre", a-t-il ajouté, appelant à l'élaboration de "dispositions moins naïves".
La commission d'enquête à l'Assemblée, qui doit être créée la semaine prochaine et dont M. Ciotti sera le président probable, ou le rapporteur, "travaillera avec un seul objectif: améliorer la protection des Français", a-t-il promis.
Emmanuel Macron a appelé mardi "la Nation tout entière" à "faire bloc" pour combattre "l'hydre islamiste" lors de l'hommage aux quatre fonctionnaires "tombés sous les coups d'un islam dévoyé et porteur de mort qu'il nous revient d'éradiquer".
"Le dire à l'occasion d'hommages (...), c'est bien. Y aura-t-il des actes tout de suite?", a réagi sur Radio Classique le maire LR de Nice, Christian Estrosi.
"Ca fait des années que je dénonce le fait qu'il y a une 5ème colonne dans notre pays", a-t-il ajouté, en critiquant "l'instrumentalisation d'une religion au service d'une cause fasciste, politique", "une idéologie qui n'a rien à voir avec la religion, qui d'ailleurs n'appelle pas à de tels comportements et à de tels actes, bien au contraire".
"La société de vigilance, c'est une société à l'israélienne, c'est une société où l'intelligence artificielle doit prendre toute sa part", a-t-il aussi estimé, en rappelant sa proposition "d'utiliser par exemple un smartphone avec des citoyens accrédités, assermentés à pouvoir apporter des signalements nécessaires chaque fois qu'on le peut".