Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Circulaire Castaner : « Tout ça relève de la manipulation politique » estime Jean-Louis Debré
Par Public Sénat
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Invité de l’émission « Allons plus loin », Jean-Louis Debré, analyse la situation politique et sociale de la France. L’ancien président du Conseil constitutionnel est très critique concernant l’action du gouvernement. Interrogé par Roger Karoutchi, sénateur (LR) des Hauts-de-Seine, sur la circulaire Castaner fixant un seuil de 9 000 habitants en dessous duquel les préfets n’attribuent plus de couleur politique aux candidats sans étiquette, Jean-Louis Debré répond : « Tout ça relève de la manipulation politique. Il s’agit pour le pouvoir d’avoir la possibilité au lendemain des élections de dire « il y a de plus en plus de listes En marche (…). Tout ça n’est pas sain (…) [et] consiste à essayer de faire rentrer la politique dans les petites communes ou dans les communes moyennes, où l’on cherche à élire plutôt des gens que l’on connaît, quelle que soit leur appartenance politique. Et donc c’est une manœuvre qui va continuer à discréditer les politiques. »
Et d’enfoncer le clou :« C’est comme ça qu’on tue la politique. À force de vouloir gagner contre les Français, on perd et on s’effondre avec la République. »
Pour l’ancien président du Conseil constitutionnel, face à cette « contestation générale », le pays doit se ressaisir et remettre en avant les maires : « Si l’on veut que la démocratie continue à fonctionner - et l’échelon local est le plus important – il faut donner aux maires des pouvoirs, des prérogatives, et il faut permettre à ceux-ci de réaliser des travaux par des finances. »
Jean-Louis Debré n’est pas tendre non plus quand il évoque la réforme des retraites de l’exécutif : « Le Conseil d’État rend une décision accablante et puis maintenant, on saisit les parlementaires sur une mesure qui n’est pas financée…. C’est de l’amateurisme. Ou c’est une volonté de passer en force pour mettre les Français dans la rue (…) Si on respecte le Parlement, on dépose un projet de loi qui assure un certain nombre de décisions et montre quel est le financement. Là, on est en train de faire un marché de dupes. »
« Le gouvernement devrait se concentrer sur comment rassembler nos concitoyens » conseille-t-il.