Claude Malhuret : « Je ne comprends pas le retour de Valérie Pécresse dans un parti droitisé »

Claude Malhuret : « Je ne comprends pas le retour de Valérie Pécresse dans un parti droitisé »

Invité de Parlement Hebdo, Claude Malhuret est revenu sur son ralliement récent à Édouard Philippe et les différences qu’il voyait avec la candidature de Valérie Pécresse. Le président du groupe Les Indépendants « ne comprend pas » le retour de Valérie Pécresse à LR, parti qu’ils avaient quitté en même temps, estimant qu’il s’était trop droitisé.
Louis Mollier-Sabet

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Claude Malhuret a annoncé il y a quelques jours qu’il rejoignait Horizon, le parti d’Édouard Philippe. Le vice-président d’Agir, parti « de droite constructive » qui appuie la majorité présidentielle s’engage ainsi dans le sillon de l’ancien Premier ministre derrière la campagne d’Emmanuel Macron. Le président du groupe Les Indépendants au Sénat précise les raisons de ce ralliement, qui tient plus aux mouvements de plaques tectoniques à l’œuvre au sein de la majorité présidentielle qu’à un véritable changement de bord politique : « Édouard Philippe était le bras droit d’Alain Juppé, que j’ai soutenu en 2017. J’ai beaucoup travaillé avec lui, en tant que président de groupe, j’ai eu l’occasion de l’apprécier. J’ai l’impression de ne pas être le seul, si l’on en croit les sondages. À titre personnel, je trouve qu’il a deux qualités. Dans ce monde politique déshumanisé, c’est quelqu’un qui fait preuve de beaucoup d’humanité et c’est quelqu’un qui voit loin. Il explique qu’il faut arrêter avec les petites phrases, la réflexion d’Horizon c’est 2030 et au-delà. »

« LR s’est encore droitisé avec les 40 % d’Éric Ciotti »

Mais il n’y a pas si longtemps, Claude Malhuret était, comme Édouard Philippe, membre des Républicains. Alors, pourquoi ne pas avoir suivi Valérie Pécresse ? Claude Malhuret, Édouard Philippe et la présidente de la région Île-de-France étaient d’ailleurs tous les trois des soutiens d’Alain Juppé à la primaire de 2016. « Avec Valérie Pécresse et d’autres, nous avons quitté les Républicains en même temps et pour les mêmes raisons : c’est un parti qui se droitisait et se radicalisait et dont les principaux dirigeants n’avaient pas appelé à voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. La différence, c’est qu’avec Édouard Philippe nous n’y sommes pas retournés » explique le président du groupe Les Indépendants.

D’autant plus que depuis 2017, « ce parti s’est encore droitisé avec les 40 % d’Éric Ciotti. » Claude Malhuret est ainsi « resté sur ce constat » et « ne comprend pas » que Valérie Pécresse, « toute respectable qu’elle soit », retourne dans ce parti « droitisé. » Surtout, au vu de « la place donnée à son concurrent, qui va la mettre dans une situation extrêmement délicate et la pousser à prendre des orientations que je ne souhaite pas et auxquelles j’espère qu’elle résistera. » Le positionnement de Valérie Pécresse entre le macronisme et l’extrême-droite sera en effet un enjeu : arrivera-t-elle à créer son propre ‘en même temps’ ?

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