Clément Beaune : « Nous reverrons cette politique de prêts de l’Union européenne et de la France à la Turquie »
Lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement mercredi 28 octobre, le secrétaire d’État aux affaires européennes a annoncé des réponses « dans les prochains mois » face aux provocations de la Turquie.

Clément Beaune : « Nous reverrons cette politique de prêts de l’Union européenne et de la France à la Turquie »

Lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement mercredi 28 octobre, le secrétaire d’État aux affaires européennes a annoncé des réponses « dans les prochains mois » face aux provocations de la Turquie.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Entre la France et la Turquie, le torchon brûle. Après les insultes du président Erdogan à l'égard de son homologue français ce week-end, le vice-ministre turc de la culture et du tourisme, Serdar Çam, s'en est pris mercredi directement à Charlie Hebdo, traitant ses journalistes de « bâtards » et de « fils de chiennes ». Une nouvelle saillie qui a agacé le président de la commission des affaires étrangères du Sénat. « La Turquie ne cesse de multiplier les agressions contre ses propres alliés de l’OTAN et la liste commence à être longue », juge Christian Cambon mercredi 28 octobre avant la séance de questions au gouvernement au Sénat.

Et d’exhorter : « la France doit être plus ferme ». « Il faut cesser de se réfugier dans les déclarations, alors que M. Erdogan s’appuie sur la faiblesse de l’Europe pour avancer systématiquement. Je vais demander au gouvernement plus de solidarité de la part de nos amis européens que je trouve assez discrets sur ces sujets. J’en attends plus de nos partenaires et voisins », ajoute le sénateur Les Républicains (LR), du Val-de-Marne.

Lors de la séance, il interroge donc le gouvernement : « Si la Turquie nous trouve si infréquentables, va-t-on continuer chaque année à prêter 300 millions, soit 3 milliards depuis 10 ans à ce pays ? (…) Quelles mesures allez-vous prendre ici en France et au Conseil européen de décembre, où nos amis sont un petit peu mous sur leur soutien, pour sanctionner ce dirigeant nationaliste qui veut jouer à l’empereur ottoman alors qu’il fait offense à son peuple et à l’histoire de la Turquie ? »

C’est le secrétaire d’État aux affaires européennes, Clément Beaune, qui se charge de lui répondre.  « Le dernier épisode repousse chaque jour les frontières de l’inacceptable », estime d’abord l’ancien conseiller Europe d’Emmanuel Macron. Selon lui, les attaques du président turc relèvent d’une « stratégie d’ensemble de multiplier les provocations tous azimuts pour exercer une pression maximale sur ses voisins et singulièrement sur l’Union européenne. » S’il estime « que l’on a trop longtemps été naïfs » à l’égard de la Turquie, il affirme que la France et Emmanuel Macron ont toujours été en première ligne depuis deux ans pour faire « dessiller » les autres pays de l’UE au sujet du président Erdogan.

« Nous allons aller plus loin », promet-il, ajoutant que cela peut passer par de « nouvelles sanctions ». « Le président de la République n’a pas hésité non plus à avoir des mesures de réaction par une présence militaire renforcée en Méditerranée orientale cet été », souligne-t-il avant d’annoncer, en réponse précise à Christian Cambon : « Nous reverrons aussi cette politique de prêts de l’Union européenne et de la France à la Turquie parmi d’autres instruments de réponse dans les prochains mois. »    

Partager cet article

Dans la même thématique

2min

Politique

Violences sexuelles : Aurore Bergé souhaite imposer un casier judiciaire vierge pour les professionnels au contact d’enfants

Porté par la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes et aux enfants a été remis hier à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu. Parmi les 53 mesures, Aurore Bergé prône un casier judiciaire vierge pour tout professionnel travaillant avec des mineurs, et met l’accent sur un meilleur encadrement du dépôt de plaintes.

Le

Clément Beaune : « Nous reverrons cette politique de prêts de l’Union européenne et de la France à la Turquie »
3min

Politique

Budget : « Une loi spéciale ne peut pas faire office d’un budget », prévient Amélie de Montchalin

L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale se poursuit au Sénat avant un vote prévu demain dans l’après-midi. Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de l’Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin a rappelé qu’il n’y a pas « d’alternatives au compromis parlementaire » et s’est montrée réticente quant à l’usage d’une loi spéciale pour faire adopter le budget.

Le

8min

Politique

Budget 2026 : une loi spéciale pour sortir de l’impasse ? « Une solution qui permet uniquement de retarder le problème »

La navette parlementaire continue, et le calendrier budgétaire, lui, se resserre. Le rejet du budget par les députés ce week-end laisse peu d’espoir à un accord sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale de voir le jour dans les temps. De quoi contraindre le gouvernement à plancher sur un projet de loi spéciale, faute de recours au 49-3 et aux ordonnances, une solution pour le moins temporaire.

Le