80 députés de tous bords, emmenés par les écologistes Delphine Batho et Matthieu Orphelin ainsi que Cédric Villani (LREM), ont déposé jeudi une proposition de loi pour généraliser l'enseignement des enjeux liés à la préservation de l'environnement et aux changements climatiques.
A la veille de nouvelles mobilisations de la jeunesse pour le climat vendredi et samedi, leur texte entend notamment répondre à un appel signé par quelque 80 dirigeants d’établissements supérieurs, et au "manifeste pour un réveil écologique" initié par des étudiants.
La proposition de loi vise ainsi à ce que "l’enseignement supérieur prépare tous les étudiants aux enjeux vitaux du XXIème", en généralisant "l’enseignement des enjeux liés à la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et aux changements climatiques".
La députée écologiste Delphine Batho à Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), le 25 juillet 2019
AFP/Archives
Les parlementaires observent que "les enjeux climat-énergie sont encore peu enseignés, et a fortiori dans la formation post-bac".
"Le Code de l’éducation, et les autres textes réglementaires concernant les missions de l’enseignement supérieur, ne mentionnent pas la responsabilité des établissements en la matière", déplorent-ils. La proposition de loi de 20 articles entend notamment y remédier.
Parmi les signataires issus des huit groupes politiques représentés à l'Assemblée et des non-inscrits, figurent la présidente de la Commission du développement durable Barbara Pompili (LREM), le patron du PS Olivier Faure, André Chassaigne (PCF), ou encore Erwan Balanant (MoDem), Pierre-Yves Bournazel (UDI et indépendants), François Ruffin (LFI), Sylvia Pinel (Libertés et Territoires) et Nathalie Bassire (apparentée LR).
Pour les présidents des groupes écologiste et communiste, la censure du gouvernement Barnier était courue d’avance. Ils déplorent les choix du Président de la République et l’exhortent à “créer une plateforme de gouvernement autour des idées du Nouveau Front Populaire.”
Dans une courte allocution, le Président a dessiné l’agenda des prochaines semaines après la censure du gouvernement Barnier : nomination d’un gouvernement « d’intérêt général » resserré, mais rassemblant « toutes les forces de l’arc républicain » et de nouvelles discussions budgétaires en janvier. En attendant, une loi spéciale reconduisant le budget précédent sera votée « mi-décembre. »
Chez Renaissance, plusieurs députés et sénateurs défendent l’idée d’un pacte de « non-censure », du PS au LR en passant par le bloc central, qui permettrait au prochain premier ministre de durer plus de trois mois. Gabriel Attal, à la tête du groupe EPR, soutient le principe en privé, tout comme son homologue du Sénat, François Patriat. Mais en interne, certains députés Renaissance sont en réalité plus circonspects.