Climat : que contient le dernier rapport du GIEC ?
Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public le dernier volet de son sixième rapport, consacré aux solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et tire la sonnette d’alarme : les politiques actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3.2 °C d’ici la fin du siècle.

Climat : que contient le dernier rapport du GIEC ?

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public le dernier volet de son sixième rapport, consacré aux solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et tire la sonnette d’alarme : les politiques actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3.2 °C d’ici la fin du siècle.
Public Sénat

Par Juliette Bezat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Après avoir publié un premier rapport en août 2021, consacré à l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique et dans lequel il pointait une accélération sans précèdent du réchauffement de la planète, le GIEC a consacré le second volet de son rapport aux conséquences dramatiques du réchauffement climatique sur les populations et les écosystèmes.

Dans le dernier acte du rapport publié aujourd’hui, le groupe d’experts de l’ONU alerte : le réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle a déjà atteint les 1.1 °C, alors que l’Accord de Paris avait fixé l’objectif de contenir le réchauffement en dessous des 2°C et, dans le meilleur des cas, des 1.5°C.

Revenir au niveau d’émission de gaz à effet de serre de l’année 2020 pour atteindre l’objectif de +2°C fixé par l’Accord de Paris.

Si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites d’ici à 2030, l’objectif des 1.5°C fixé par l’Accord de Paris sera « hors de portée ». L’objectif des 2 °C sera lui aussi très difficile à atteindre : il impliquerait une réduction des émissions de gaz à effet de serre équivalente à celle que la planète a connu exceptionnellement en 2020, lorsque l’économie mondiale était paralysée par la pandémie de Covid. Par ailleurs, le GIEC préconise que pour ne pas dépasser le seuil des 2.5°C, les émissions devraient atteindre leur pic en 2025 : un objectif improbable, pour ne pas dire impossible.

Ainsi, le rapport préconise de :

  • Remplacer les énergies fossiles par des sources bas carbone ou neutre en éliminant notamment la subvention des énergies fossiles - cette mesure pourrait faire baisser les émissions de 10 %.
  • Réduire la demande en énergie carbonée en favorisant les mobilités douces, les véhicules électriques, le télétravail, l’isolation des bâtiments et en réduisant les vols en avions « pour réduire à court et moyen terme des émissions dans tous les secteurs ». Ces transformations structurelles permettraient de réduire de 40 à 70 % les émissions d’ici à 2050.
  • « Museler le méthane », gaz à effet de serre responsable pour près d’un cinquième du réchauffement climatique - les fuites dans la production d’énergies fossiles et l’élevage animal y contribuent fortement.
  • « Capturer le CO2 » en plantant des arbres, notamment.

 

Une transition énergétique coûteuse

Pour mener cette transition et atteindre l’objectif de +1.5 °C, la production d’énergie, qui représente environ 34 % des émissions mondiales, occupe une place centrale : le coût des investissements dans le secteur de l’électricité devrait s’élever à 2.300 milliards de dollars par an de 2023 à 2052. Selon l’Agence internationale de l’énergie, 750 milliards ont été investis dans des énergies propres ou pour l’efficacité énergétique en 2021, mais les experts du GIEC estiment que « les flux financiers privés et publics vers les énergies fossiles sont toujours plus importants que ceux pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique ».

Bien que le GIEC assure que « nous avons les outils pour limiter le réchauffement », les progrès restent, à ce jour, bien en deçà des objectifs.

Partager cet article

Dans la même thématique

Climat : que contient le dernier rapport du GIEC ?
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Climat : que contient le dernier rapport du GIEC ?
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le