Coalition : « Bien sûr qu’il y a des contacts avec LR, le problème c’est qu’il y a des responsables sur une ligne isolationniste », déplore Hervé Marseille

« Est-ce qu’on est capable d’aligner plus de 182 députés qui disent, nous ne voulons pas de la gauche au gouvernement avec LFI ? On voit tous les matins Monsieur Mélenchon qui préempte une pseudo-victoire », tonne Hervé Marseille, président de l’UDI, du groupe centriste au Sénat et figure importante du bloc central. Pour le sénateur des Hauts-de-Seine, l’objectif est clair, former une coalition assez large pour écarter le NFP de Matignon. Une coalition allant « au-delà de 182 et le plus proche possible de 289 » députés, plaide Hervé Marseille.
Henri Clavier

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Avec un peu plus de 160 députés, le bloc central talonne le NFP qui compte un peu plus de 180 sièges. Cependant, jusqu’au 18 juillet les rapports de force peuvent évoluer.  « Il faut une alternative à l’offre de la gauche, et là ça se passe entre le bloc central, les LR et les sociaux-démocrates », s’enthousiasme Hervé Marseille. Seulement voilà, les alliés potentiels ne sont pas forcément prêts à se compromettre avec Emmanuel Macron. 

« A un moment donné il faut savoir ce que l’on veut, est-ce que LR préfère LFI ? »

Au cœur de la coalition sénatoriale avec LR, Hervé Marseille tente de séduire les députés LR. « On a eu la dissolution parce qu’il n’y avait pas d’accord possible [avec LR]. A un moment donné il faut savoir ce que l’on veut, est-ce que LR préfère LFI ? », s’interroge le président de l’UDI, tout en mettant la pression sur Les Républicains. L’absence de coalition et la menace du vote d’une motion de censure par LR à l’automne ont convaincu Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. Entre-temps le bloc central a cédé une centaine de sièges, dont une grande partie grâce aux voix de la gauche. Enfin, l’état-major de LR, et en particulier Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ne semblent pas vraiment enclins à se lancer dans une grande coalition aux contours et à la durée de vie incertaine.

Pourtant le sénateur centriste veut y croire, « c’est la semaine du mercato à l’Assemblée nationale », s’amuse-t-il rappelant que beaucoup d’élus LR n’avaient aucun candidat du bloc central en face d’eux. « Bien sûr qu’il y a des contacts [avec LR], le problème c’est qu’il y a des responsables sur une ligne isolationniste. J’ai vu un certain nombre de députés qui n’étaient pas sur cette ligne et envisagent de créer un groupe distinct », rapporte Hervé Marseille, confiant. 

Un LR à Matignon ?

L’ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix a ouvert la porte à une collaboration entre le bloc présidentiel et LR, mais à condition de nommer une personnalité issue de leurs rangs à Matignon. Pour sa part, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, plaide pour un “gouvernement d’urgence nationale” dirigé par une personnalité issue de LR. Evidemment, le nom de Gérard Larcher, déjà évoqué l’année dernière, revient. Le président du Sénat a d’ailleurs rencontré Emmanuel Macron hier soir. « Tout le monde sait depuis longtemps que [Gérard Larcher] est un homme d’expérience, de consensus, capable de parler avec tout le monde. C’est un très bon président du Sénat, mais je ne suis pas convaincu qu’il veuille [aller à Matignon] », tempère tout de même Hervé Marseille.

Si les négociations, ou tentatives de négociations, peuvent durer « jusqu’à la mi-août », explique Hervé Marseille, une proposition assez rapide pourrait accélérer le processus. « [Le Président de la République] attend les propositions », confie Hervé Marseille qui presse la droite de formuler une offre. « Ça dépend de beaucoup de gens, pour beaucoup des Républicains », continue le président de l’UDI. Malgré cela, la tâche s’annonce particulièrement difficile pour le bloc central qui veut éviter d’envoyer le NFP à Matignon. En effet, chaque formation politique reste exposée à une nouvelle dissolution dans un an. « Il y a fort à parier que dans un an, compte tenu du résultat des élections législatives, il y ait une nouvelle dissolution », concède Hervé Marseille.

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