Code du travail : « Aujourd’hui on considère que barrières et protections, qui bénéficient aux salariés, sont des obstacles à l’emploi »
Marnix Dressen, sociologue spécialiste du travail  estime qu’aujourd’hui  la protection des salariés est, en partie, remise en cause et qu’on « donne d’avantage d’autorité à la décision de l’employeur ».

Code du travail : « Aujourd’hui on considère que barrières et protections, qui bénéficient aux salariés, sont des obstacles à l’emploi »

Marnix Dressen, sociologue spécialiste du travail  estime qu’aujourd’hui  la protection des salariés est, en partie, remise en cause et qu’on « donne d’avantage d’autorité à la décision de l’employeur ».
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Pour s’opposer à la réforme du code du travail, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue mardi 12 septembre, en France. Pour beaucoup d’entre eux, ils craignent pour les droits des salariés. Mais qu’en est-il vraiment ?

« En tant que sociologue et historien, j’essaie de regarder ce qu’il s’est passé depuis le début du 20ème siècle. Ce qu’on voit, c’est que des décennies, parfois presque d’années en années, les protections des salariés se sont améliorées dans ce pays. Ça c’est très important » déclare Marnix Dressen au micro de « Sénat 360 ». Mais selon ce sociologue spécialiste du travail, de l’emploi et des relations professionnelles, c’est  aujourd’hui, en train de changer :

« On change de philosophie. A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, quand se crée le code du travail à partir de 1910, l’idée c’est finalement, qu’on a le droit de salarier des personnes, on a le droit de faire travailler autrui, pour un employeur. Mais il faut mettre des barrières aux abus patronaux (…) Aujourd’hui on considère que ces barrières et ces protections, qui bénéficient aux salariés sont des obstacles à l’emploi. Et donc il y a un renversement de philosophie et de perspective. Et ça c’est assez ennuyeux ». Et d’enfoncer le clou :

«  L’idée est : c’est nécessaire pour la protection de l’emploi, c’est nécessaire pour s’adapter au nouveaux contexte économique mondial. Or ce contexte économique mondial, il est précisément créé par cette flexibilisation de la main d’œuvre (…) ce n’est pas une adaptation a une situation, c’est la création, par des interactions sociales d’une situation, qui, il faut bien le reconnaître, est globalement défavorable aux salariés ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Nancy: Discours Nicolas Mayer Rossignol Congres du Parti Socialiste
9min

Politique

Congrès du PS : LFI ravive les tensions entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.

Le

Code du travail : « Aujourd’hui on considère que barrières et protections, qui bénéficient aux salariés, sont des obstacles à l’emploi »
3min

Politique

Exposition aux écrans : il y a une « overdose technologique » pour ce professeur de collège

Chaque jour, il constate la difficulté de faire cours à une génération « trop connectée ». Manque de concentration, difficultés d’apprentissage, comment enseigner à des enfants connectés en permanence ? Pour y remédier, Antony Mareuil a mis en place un cours de sensibilisation à la surexposition aux écrans. Une solution qu’il nous expose dans l’émission Dialogue Citoyen présenté par Quentin Calmet.

Le