Code du travail : les partenaires sociaux durcissent le ton
Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du travail, Muriel Pénicaud, ont rencontré pour la dernière fois de la saison, mardi 25 juillet, les partenaires sociaux, avant la présentation, fin août, des ordonnances sur le code du travail.

Code du travail : les partenaires sociaux durcissent le ton

Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du travail, Muriel Pénicaud, ont rencontré pour la dernière fois de la saison, mardi 25 juillet, les partenaires sociaux, avant la présentation, fin août, des ordonnances sur le code du travail.
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Dernière réunion de travail autour de la refonte du code du travail, ce mardi 25 juillet entre les syndicats, reçus individuellement, et le Premier ministre Edouard Philippe. Après plusieurs semaines de concertation, la majorité des partenaires sociaux, en dresse un bilan en demi-teinte à la sortie de l’hôtel de Matignon.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO

Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a estimé que le Premier ministre devait tenir compte « des lignes rouges » à ne pas franchir : « Il y a encore dans les propositions qui sont émises (…) ce que j’appelle des lignes rouges (…), que l’on a réaffirmées. Par exemple sur les prud’hommes (…) Aujourd’hui, dans les dommages et intérêts sur les licenciements abusifs, quelqu’un qui a deux ans d’ancienneté, ça ne concerne pas les petites entreprises, a au moins six mois de dommages et intérêts. On ne peut pas accepter que ça descende à un mois, par exemple (…) Ça c’est un point qui n’est pas réglé ».

Le leader syndical a averti le Premier ministre devant les micros de la presse : « S’il ne veut pas une coalition des mécontentements, il faut qu’il nous écoute et qu’il nous entende surtout (…) J’ai été cash, maintenant à lui de prendre ses responsabilités ».

Jean-Claude Mailly à propos du Premier ministre : « S’il ne veut pas une coalition des mécontentements, il faut qu’il nous écoute et qu’il nous entende surtout (…) J’ai été cash, maintenant à lui de prendre ses responsabilités ».
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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, la balle est dans le camp du gouvernement : « Nous lui avons clairement dit que nous sentions aujourd’hui que nous étions à la croisée des chemins. Soit la réforme qui est envisagée est une réforme de simplification pure et simple, un peu bête et méchante (…), soit c’est une réforme qui a vocation à renforcer le dialogue social et à renforcer le syndicalisme dans l’entreprise. C’est ce choix-là qui est aujourd’hui à l’arbitrage du Premier ministre, de la ministre du travail et sans doute du Président de la République ».

Et de renchérir : « Nous lui avons dit très clairement que si la CFDT avait le sentiment que le choix était fait d’une simplification pure et simple, sans renforcement du dialogue social, nous nous opposerions à cette réforme. S’il y avait un renforcement des moyens pour les représentants du personnel, s’il y avait un renforcement du syndicalisme, du grain à moudre pour le syndicalisme et le dialogue social dans les entreprises, la CFDT regarderait plus positivement cette réforme ».

Mais le syndicaliste a souligné qu’il était « incapable » de dire aujourd’hui « quel sera le choix du gouvernement ».

 

Laurent Berger : "Soit la réforme qui est envisagée est une réforme de simplification pure et simple, un peu bête et méchante (…), soit c’est une réforme qui a vocation à renforcer le dialogue social et à renforcer le syndicalisme dans l’entreprise".
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Pierre Gattaz, président du Medef

C’est une réforme « absolument essentielle pour le pays » a déclaré Pierre Gattaz, le président du Medef, en sortant de son rendez-vous avec le Premier ministre et la ministre du travail. « On est au pied du mur maintenant » a-t-il assuré.

« Il faut maintenant faire ces réformes. Elles sont attendues des forces économiques françaises bien sûr, mais surtout des investisseurs étrangers qui voudraient revenir en France » a ajouté le patron des patrons.

La méthode ? : « Enlever la peur d’embaucher en France (…), bien calibrer les indemnités légales, bien calibrer tous les problèmes de litiges aux prud’hommes, en plafond et en plancher ».

Pierre Gattaz : « On est au pied du mur maintenant »
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Images : France Télévisions

 

François Asselin, président de la CPME. La Confédération des petites et moyennes entreprises

« Une réponse claire » c’est ce qu’attend de son côté, François Asselin, président de la CPME. Le représentant de la Confédération des petites et moyennes entreprises s’est dit « plutôt satisfait » « au niveau de la méthode », y trouvant « des échanges nourris, importants ». Mais il a ajouté : « Nous attendons d’avoir une réponse claire sur la possibilité de négocier dans les PME qui n’auraient pas de présence syndicale et dieu sait qu’elles sont nombreuses puisque plus de 95% des PME n’ont pas de syndicat en leur sein (…) J’espère que l’on aura une réponse positive à cette question ».

Quant à la mesure envisagée permettant le référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur, pas de raison « d’avoir peur » pour François Asselin : « Si la direction, le chef d’entreprise, se met d’accord avec un représentant du personnel, que cet accord est validé par un référendum d’entreprise, ça nous semble tout à fait légitime et de bon sens. Je ne vois pas en quoi on devrait avoir peur, que ce soit du côté salarié ou du côté employeur. Bien au contraire ».

Code du travail : François Asselin : « Nous attendons d’avoir une réponse claire »
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Les partenaires sociaux sauront maintenant fin août, lorsque les ordonnances leur seront présentées, si ces six semaines de discussions leur auront été profitables.

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