Tout le week-end, les différentes rédactions étrangères, soit dans les journaux télévisés, soit dans les éditions numériques et papier des quotidiens, ont relayé l’histoire du garde du corps d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, qui agite depuis mercredi la France.
La socialiste Valérie Rabault, présidente du groupe Nouvelle gauche, a même réalisé, lors de la séance de rappels au règlement à l’Assemblée dimanche matin, un début de revue de presse, peu flatteuse pour l’Élysée, en citant trois titres de la presse anglo-saxonne. Voici une sélection, non exhaustive, d’articles parus en Europe ou en Amérique.
Très consulté dans les milieux d’affaire, le Financial Times rapporte que le « Président français est sous pression ».
Toujours outre-manche, le Guardian juge l’affaire très sérieuse. Elle est « extrêmement dommageable pour Macron, qui a gagné la présidence avec la promesse de restaurer la transparence et l’intégrité ». Pour le média britannique, il s’agit ni plus ni moins que de « la plus importance crise » de sa présidence.
La « pire crise » de l’exécutif
Idem en Espagne pour le grand quotidien madrilène, qui évoque la « pire crise » du gouvernement français actuel. « Macron a jusqu'ici évité d'aborder le problème, mais pourrait devoir changer de stratégie. Car qu'il n'y a aucun signe que la tempête va se dégager dans les prochains jours », écrivait ce week-end El Pais. Le journal espagnol estime que vu « la gravité des faits », la sanction est considérée comme trop douce ».
En Italie, la Repubblica utilise le registre de la boxe pour présenter l’affaire à ses lecteurs : « Le cogneur de Macron envoie l’Élysée au tapis ». Ses journalistes ne manquent pas de remarquer que le « scandale Benalla gèle la réforme constitutionnelle ». Le quotidien emploie également le terme de « tempête », ou encore de « grand embarras ».
« Un cyclone »
Le Corriere della Sera monte plus haut dans l’échelle de Beaufort : « Privilèges et protection du garde du corps de Macron : cyclone en France ». Et de s’interroger : « pourquoi y a-t-il fallu près de trois mois pour prendre des mesures sérieuses », à l’encontre d’Alexandre Benalla ?
En Allemagne, le Bild, titre populaire qui raffole des révélations en tout genre, explique que « Macron a des ennuis après un passage à tabac ».
Au Brésil, l’influent quotidien de Rio, O Globo, considère qu’il y aura « un avant et un après pour l’image d’Emmanuel Macron ». Vu du Brésil, cet épisode « affecte la popularité du président français et révèle une crise dans la communication gouvernementale ».
Une affaire qui « détruit » l’image de Macron
Avec des mots plus forts, le plus ancien journal danois, le Berlingske va même jusqu’à dire que l’affaire « détruit l’image de Macron ».
Quotidien le plus diffusé en Suède, Aftonbladet estime que « pour Macron, l’histoire devient de plus en plus embarrassante ».
L’édition européenne de Politico souligne enfin le contraste entre le sacre des Bleus il y a une semaine et la tourmente dans laquelle se trouve désormais l’exécutif. « Dans un pays débordant d’optimisme après sa deuxième victoire à la Coupe du monde, ce n’est pas l’histoire que recherchait Emmanuel Macron », analyse le site d’information.
En Belgique, Le Soir présente Benalla comme le « castagneur dont Macron se serait bien passé ».
D’autres journaux étrangers insistent sur l’escalade en cours. En Suède, pays réputé pour son intransigeance à l’égard des scandales politiques, le premier quotidien national, Aftonbladet, estime que « l’histoire devient de plus en plus embarrassante pour Macron ».
Le Washington Post, qui parle d’une « vidéo saisissante », considère que le « scandale » est en train de grandir.