Cohn-Bendit ne remplacera pas Hulot, Macron en quête de solutions
La quête d'un nouveau ministre de la Transition écologique se poursuivait dimanche après le retrait de Daniel Cohn-Bendit, qui a pris la...
Par Jérôme RIVET
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La quête d'un nouveau ministre de la Transition écologique se poursuivait dimanche après le retrait de Daniel Cohn-Bendit, qui a pris la décision de ne pas entrer au gouvernement d'"un commun accord" avec Emmanuel Macron.
Le week-end a été studieux pour l'exécutif qui, outre le casse-tête du remaniement, doit rapidement décider s'il donne ou non son feu vert au prélèvement à la source de l'impôt à partir de janvier 2019.
L’Élysée est resté silencieux sur ces deux dossiers chauds qui empoisonnent le retour de vacances du gouvernement et de la majorité.
Mardi devrait être une journée clé avec l'annonce attendue du remaniement et une réunion prévue à l’Élysée sur le prélèvement à la source avec le Premier ministre Édouard Philippe et Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics.
Après avoir été présenté comme le favori pour remplacer Nicolas Hulot, qui a démissionné mardi, Cohn-Bendit a annoncé dimanche soir qu'il ne deviendrait pas ministre à 73 ans après en avoir longuement discuté avec le chef de l’État.
"Emmanuel Macron m'a dit: si tu es ministre, tu perds ta personnalité, tu n'as plus cette liberté, est-ce que tu veux cela? Et c'est là qu'on s'est mis d'accord que c'est une fausse bonne idée", a expliqué cet écologiste historique et médiatique sur LCI. "0n a décidé d'un commun accord que je ne serai pas ministre", a-t-il ajouté, précisant qu'il réfléchissait avec le chef de l’État à "travailler ensemble" pour les Européennes.
Le directeur général de l'ONG WWF et ancien ministre du Développement Pascal Canfin en juin 2015 à Paris
AFP/Archives
Daniel Cohn-Bendit a en revanche cité deux noms qu'il a évoqués avec le président: Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et ancienne négociatrice pour la France lors de la COP21, ainsi que l'écologiste Pascal Canfin, président du WWF France.
Parmi les autres candidats potentiels figurent la députée de la majorité Barbara Pompili, le secrétaire d’État à la Transition écologique Sébastien Lecornu, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno ou le président de l'Assemblée nationale François de Rugy.
Aucune indication n'a été donnée par l’Élysée sur un remaniement plus large du gouvernement, qui se réunira mercredi en séminaire de rentrée.
- "Un sentiment d'impréparation" -
Plusieurs ministres sont montés au front dimanche pour tenter de lever les incertitudes sur le prélèvement de l'impôt à la source, objet de déclarations contradictoires ces derniers jours.
Si "toutes les garanties techniques" étaient réunies, "rien ne justifierait de repousser" sa mise en œuvre en janvier 2019, a résumé le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire sur BFMTV. "Le dispositif technique fonctionne, il est prêt!", a assuré Gérald Darmanin sur Twitter.
"La phase de tests (...) a permis d'identifier des erreurs et de les corriger", a ajouté le ministre en réagissant à des informations du Parisien, selon lesquelles une note du fisc a révélé des centaines de milliers d'erreurs dont des doubles prélèvements.
Cette réforme engagée sous le quinquennat de François Hollande et déjà reportée une fois d'un an, est approuvée par 60% des Français, selon un sondage Ifop pour le JDD.
L'opposition a dénoncé avec force ces derniers jours les hésitations de l'exécutif à ce sujet, qui donnent "un sentiment d'impréparation très préoccupant", selon François Baroin, le président LR de l'Association des maires de France.
Emmanuel Macron débutera la semaine en s'immergeant lundi toute la journée dans un collège de Laval pour vivre la rentrée scolaire, qui s'est jusqu'à présent préparée dans le calme.
Dans les prochains jours, Emmanuel Macron est également attendu sur un autre front délicat pour lui, celui de l'Europe. Il se rendra jeudi au Luxembourg pour une rencontre avec les dirigeants du Benelux, le Luxembourgeois Xavier Bettel, le Belge Charles Michel et le Néerlandais Mark Rutte, alors qu'il tente de rassembler une alliance des "progressistes" capable de faire échec à celle des "démagogues nationalistes" menée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.
Vendredi, le chef de l’État retrouvera Angela Merkel pour fixer le cap du couple franco-allemand avant les rendez-vous européens de l'automne.
Coup dur pour le groupe LR du Sénat. Sa proposition de loi constitutionnelle a été rabotée en commission des lois. Ses alliés centristes ont rejeté les deux articles phares de ce texte, à savoir la possibilité de déroger au droit européen en matière d’immigration et l’élargissement du champ du référendum à cette question.
Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.
L’attentat de Paris commis par un homme souffrant de troubles psychiatriques et qui était soumis à une injonction de soins jusqu’en en avril, relance le débat sur l’irresponsabilité pénale. La sénatrice centriste, Nathalie Goulet a redéposé un texte datant de 2021 qui prévoit pour les personnes ayant été déclarées irresponsables pénalement, une durée de sûreté d’hospitalisation.
Considéré comme « un appel d’air » migratoire par la droite sénatoriale, l’aide médicale d’État avait été supprimée dans le cadre du projet de loi immigration avant d’être réintégrée en commission par les députés. Un rapport sur ce dispositif commandé par l’exécutif vient tempérer cette affirmation et juge ce dispositif à destination des étrangers en situation irrégulière « globalement maîtrisé ».
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