Colère des agriculteurs : plutôt que les normes environnementales, Éric Coquerel dénonce « l’agrobusiness »

Après un week-end de mobilisations, les agriculteurs poursuivent les manifestations partout en France, notamment pour protester contre la fin des réductions fiscales sur le gazole qui alimente les engins agricoles. Mais, pour le député Éric Coquerel, ce ne sont pas les normes environnementales, mais « l’agrobusiness » qui plonge la profession dans un profond mal-être.
Rose Amélie Becel

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Invité de la matinale de Public Sénat ce 22 janvier, le député de La France insoumise Éric Coquerel a fustigé « l’agrobusiness », responsable selon lui de la crise qui touche le secteur agricole. « Les prix agricoles ont baissé de 10 % en un an, en même temps les prix de l’alimentaire ont augmenté de 20 % en 24 mois », dénonce le député de Seine-Saint-Denis.

Hausse des charges, accords de libre-échange, trajectoire de réduction des pesticides… Plusieurs mesures cristallisent la colère du monde agricole, qui se mobilise depuis une semaine, notamment dans le Sud-Ouest où l’autoroute A64 est bloquée à proximité de Toulouse depuis cinq jours. Mais pour Éric Coquerel, la principale revendication des exploitants reste « de pouvoir vivre de leur travail ».

« On ne peut pas dissocier la lutte sur les questions environnementales de l’agriculture »

Le Premier ministre Gabriel Attal recevra ce lundi en fin de journée les représentants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillot, en compagnie du ministre de l’Agriculture. Dimanche, Marc Fesneau a annoncé le report de la présentation de son projet de loi sur l’installation agricole, un volet de « simplification » des normes pourrait y être ajouté.

Des réactions qu’Éric Coquerel juge pour la plupart « démagogiques », accusant le gouvernement de « laisser entendre que la revendication principale des agriculteurs serait liée à des normes environnementales ». « On ne peut pas dissocier la lutte sur les questions environnementales de l’agriculture », dénonce-t-il, estimant qu’il faut mettre fin aux réductions fiscales sur le gazole non-routier. Pour le député insoumis, « si les agriculteurs étaient mieux rémunérés, si on leur assurait une protection contre une concurrence internationale avec les accords de libre-échange, peut être concèderaient-ils que l’augmentation du prix du carburant est plus acceptable ».

« Tout est fait pour que le prix de l’électricité remonte au moindre aléa »

Sur le plateau de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale a également exprimé son étonnement face à la hausse d’environ 9 % des prix de l’électricité, annoncée par Bruno Le Maire pour le 1er février. « Le gouvernement nous dit qu’il reconnaît le problème de pouvoir d’achat des classes moyennes, puis la première mesure qu’il prend c’est d’augmenter le prix de l’électricité », dénonce Éric Coquerel.

En matière de politique énergétique, le député insoumis s’oppose fermement à l’action gouvernementale. « On a dérégulé le prix de l’électricité, on l’a laissé au secteur privé, tout est fait pour que le prix de l’électricité remonte au moindre aléa », estime l’élu. « Pour des questions environnementales et d’énergie, je ne crois pas que l’avenir soit le nucléaire », a-t-il ajouté, dénonçant la politique de relance du nucléaire menée par Emmanuel Macron.

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