Hier, les sénateurs ont tranché sur le nom de la future collectivité : ce sera « Collectivité européenne d’Alsace ». La commission des lois, ainsi que le Conseil d’État, avaient proposé « département d’Alsace », plus proche des compétences attribuées.
« Les Alsaciens se moquent du nom de la collectivité »
André Reichardt, vice-président de la commission des lois, était opposé à ce changement. Pour lui, cette nouvelle collectivité « reste un département ». D’ailleurs, le nom n’est pas le vrai problème, qui est celui des compétences. Il souhaite une collectivité calquée sur l’ancienne région Alsace, avec les mêmes compétences.
« La région Grand Est n’a aucun sens »
Il va plus loin, considérant que « le texte est une mauvaise réponse à une vraie question ». La vraie question est celle de la disparition de la collectivité Alsace dans la loi NOTRe, à laquelle les Alsaciens sont très opposés. Ils marquent leur « désir d’Alsace » ainsi que la sortie de la région Grand Est.
« C’est un bon exemple, c’est écouter les Français »
La loi Collectivité européenne d’Alsace ne prévoit ni l’un, ni l’autre, mais tente de trouver un compromis. L’Alsace existera, dans le Grand Est, sous la forme d’une « collectivité européenne », dotée de plus de compétences. Elle pourra par exemple contracter, recruter des enseignants d’Allemand ou gérer les routes.
« Le fossé Rhénan est devenu un couloir à camions »
À ce propos, André Reichardt est favorable à « une taxe poids lourds » côté alsacien. Pour lui, une telle taxe se justifie par l’existence d’une taxe analogue côté allemand, qui fait que les poids lourds fuient l’Outre-Rhin pour circuler sur les routes françaises. Un coût écologique « insupportable » pour le sénateur.