La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Collectivités locales : « Le gouvernement doit se mettre à l’écoute des territoires »
Par Public Sénat
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Alors que les tensions entre le gouvernement et les collectivités locales ne s’apaisent toujours pas, le remaniement gouvernemental se fait attendre. Il s’agit pourtant pour le président de la République de regagner la confiance des Français et des collectivités.
« Le remaniement en lui-même est une chose mais c’est surtout l’ensemble du gouvernement qui doit, évidemment se mettre à l’écoute des territoires » estime Philippe Laurent, secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale.
Alors que certains attendent la création d’un « grand ministère des territoires », Philippe Laurent, n’est pas particulièrement de ceux-là : « Le grand ministre des territoires (…) dans un pays comme le nôtre, cela doit être le Premier ministre. En réalité, les collectivités territoriales sont impliquées dans pratiquement toutes les politiques publiques. Soit, elles sont associées dans la définition de ces politiques publiques (…) soit elles sont associées à leur mise en œuvre. Donc, par conséquent, il n’y a pas d’un côté l’État et de l’autre côté, les collectivités (…) Si les deux ne fonctionnent pas bien ensemble, ça ne marche pas. »
Et d’assurer qu’ « il y a une partie de la haute administration (…) qui n’a jamais accepté le fait décentralisateur depuis maintenant plus de 30 ans » : « Je pense notamment, à un certain nombre de fonctionnaires du budget, par exemple. »
La taxe d’habitation : le sujet « qui a empoisonné le climat depuis le début »
Le secrétaire général de l’AMF rappelle que le sujet « qui a empoisonné le climat depuis le début » entre l’exécutif et les collectivités locales, c’est la taxe d’habitation : « Je ne suis pas certain que le candidat à l’élection présidentielle, qui est devenu le président de la République, et qui a pris cet engagement de la suppression, au moins partielle, de la taxe d’habitation, avait mesuré les conséquences de cette proposition (…) C’est une opération extrêmement délicate (…) et surtout qui revient sur l’essentiel, qui est le lien entre le citoyen et la collectivité. »
Pour remplacer cette taxe d’habitation, Philippe Laurent demande « une plus grande autonomie fiscale » : « Ce que nous souhaitons, aussi bien les régions, les départements que les communes et les intercommunalités, c’est évidemment d’avoir une maîtrise de nos ressources par le biais d’impôts propres, à chacune des collectivités (…) Moi, j’attends du futur ministre qui aura en charge les relations avec les collectivités territoriales, une grande écoute sur ce point et une véritable discussion et négociation (…) C’est dans cette approche globale de la décentralisation, de l’autonomie fiscale que se pose vraiment la question. Et ce sera vraiment une valeur de test pour nous. »
Vous pouvez voir et revoir, l’entretien avec Philippe Laurent, en intégralité :