Collectivités locales : Macron « n’a rien tranché » juge Longuet
Les annonces du président de la République au Congrès des maires ont laissé certains sénateurs sur leur faim. « Au Sénat, nous serons particulièrement vigilants » promet de son côté le socialiste Vincent Eblé.

Collectivités locales : Macron « n’a rien tranché » juge Longuet

Les annonces du président de la République au Congrès des maires ont laissé certains sénateurs sur leur faim. « Au Sénat, nous serons particulièrement vigilants » promet de son côté le socialiste Vincent Eblé.
Public Sénat

Par Thomas Leroy (Images : Jérôme Rabier)

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

C’est peu dire que le discours était attendu. Si Emmanuel Macron a réussi à retourner la salle, qui lui avait lancé quelques sifflets à son arrivée, il n’a pas pour autant convaincu l’opposition. « L’homme a du talent, une habilité de communication » reconnait Gérard Longuet (LR), membre de la commission des finances au Sénat. « C’est à la fois l’énergie et la jeunesse mais sur le fond il n’a rien tranché de ce qui préoccupe les élus locaux ». Pourtant, le chef d’Etat a multiplié les rendez-vous avec les élus pour tenter de trouver des réponses aux inquiétudes qui minent les maires : conférences des territoires, assises de l’eau, conférence de consensus sur le logement (proposée par le président du Sénat Gérard Larcher)… les réflexions vont se multiplier dans les mois à venir. « Certes il souhaite le dialogue mais cela veut dire qu’il pousse en avant les problèmes et qu’il n’a tranché en rien » remarque Gérard Longuet.

Même son de cloche pour l’ancien ministre et sénateur de la Haute-Saône (LR) Alain Joyandet, sur Twitter.

Le sénateur socialiste Vincent Eblé, président de la commission des finances du Sénat se montre plus mesuré. « Le président de la République a annoncé une grande réforme de la fiscalité territoriale à l’échéance de 2020 » rappelle le sénateur. « C’est un point sur lequel il y a, au sein des élus, un certain consensus ».

Cette grande réforme intervient après les critiques de l’opposition sur la suppression programmée de la taxe d’habitation pour 80% des ménages d’ici la fin du quinquennat. Et peut-être même pour 100% des ménages comme l’a affirmé, ce vendredi matin sur RTL, le ministre de l’Action et des comptes publics Gérald Darmanin.

De nombreux observateurs ont pointé du doigt la caducité des règles utilisées pour calculer la base de cette taxe.

« Le système que nous avons connu et qui a été maintes et maintes fois modifié, corrigé, amendé, ne peut plus fonctionner comme il fonctionnait jusqu’à aujourd’hui » souligne Vincent Eblé.

« A partir du moment où l’on constate cela, et que l’on traduit qu’il faut supprimer tout ou partie de la taxe d’habitation, très bien ! Sauf que cette base, qui est dépassée, permet aussi d’appliquer les taxes foncières, les taxes sur les ordures ménagères. Donc si elle n’est pas bonne dans un cas, elle n’est pas bonne dans un autre » rappelle-t-il. « Cette réforme fiscale, elle est donc indispensable. De ce point de vue, satisfecit pour l’annonce ».

« Côté Sénat, nous serons particulièrement vigilants.
02:07

Mais les nouvelles réformes apportent toujours leur lot d’inquiétudes. « Cela ouvre une période d’incertitude sur la façon dont on va pouvoir faire progresser des idées nouvelles pour permettre aux collectivités territoriales, de trouver les moyens nécessaires à la conduite  des missions. Il y a une vraie interrogation » poursuit le président de la commission des finances. « Côté Sénat,  nous serons particulièrement vigilants. »

Les sénateurs, représentants des territoires, vont donc s’impliquer dans les différentes démarches qui s’annoncent. A condition d’avoir leur mot à dire. « En vérité, pour Emmanuel Macron, les collectivités locales restent des gens sympathiques et dépensiers qu’il faut encadrer. C’est Bercy qui décide » tranche Gérard Longuet.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Budget : après une rencontre avec Sébastien Lecornu, l’optimisme modéré des socialistes, sur fond de débat autour du 49.3

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.

Le

Collectivités locales : Macron « n’a rien tranché » juge Longuet
4min

Politique

Budget de la défense : Sébastien Lecornu s’explique sur les débats 50-1 au Parlement

Le Premier ministre et la ministre des Armées ont rassemblé cet après-midi les parlementaires des commissions chargées des sujets de défense, dans une réunion à huis clos. Au menu des discussions : la hausse des crédits budgétaires militaires et l’organisation d’un débat sur ce thème à l’Assemblée nationale, et au Sénat.

Le

Rassemblement National meeting in Bordeaux
5min

Politique

Municipales 2026 : la nouvelle stratégie du Rassemblement national pour gagner des parrainages

À quatre mois des municipales, le Rassemblement national (RN) a donné, lundi 1ᵉʳ décembre, le coup d’envoi de sa campagne pour les élections municipales de 2026. Le parti d’extrême droite entend faire de ce scrutin un moment charnière de son implantation locale, longtemps considérée comme son principal point faible. En 2020, il n’avait conquis que dix municipalités, dont une seule de plus de 100 000 habitants.

Le