Le week-end dernier, il assurait dans la presse régionale vouloir lancer un nouveau « grand acte de décentralisation ». Cette fois, le premier ministre Sébastien Lecornu a pris sa plume hier pour écrire auprès de 35.000 maires de France, histoire de les caresser dans le sens du poil. Une attention nécessaire pour des maires échaudés. Un nouvel acte de décentralisation, « c’est une intention qu’on entend tous les 6 mois », s’est ainsi méfié cette semaine David Lisnard, président LR de l’Association des maires de France, alors que le traditionnel congrès de l’AMF a lieu fin novembre.
Message de « soutien » et de « volonté »
Dans cette lettre d’un peu plus d’une page, révélée par plusieurs médias, le locataire de Matignon, qui rappelons le, a été élu sénateur en 2020, mais n’a pas siégé, tient d’abord à apporter aux maires un « message de soutien ». « Je mesure, pour bien les connaître, les difficultés des missions qui vous sont confiées », écrit l’ancien maire de Vernon, soulignant que les maires doivent souvent faire face et répondre à la « colère » des Français.
Deuxième point : « Un message de volonté, car je n’ai pas oublié ce que beaucoup d’entre vous nous ont dit lors du grand débat national, que j’ai eu l’honneur d’animer e 2019 », rappelle Sébastien Lecornu.
Plus concrètement, il estime que cet « appui devra se matérialiser par une plus juste reconnaissance de (leur) engagement comme agents de l’Etat, que je souhaite inscrire dans les textes budgétaires pour 2026 ». Le premier ministre souhaite aussi « que puisse aboutir, avant les élections municipales, la loi portant création d’un statut de l’élu local ». Ce texte est dans les cartons depuis très longtemps.
« Clarifier notre organisation administrative, pour mieux définir des champs de compétence »
Concernant ce nouvel acte de décentralisation, il répète qu’il souhaite « clarifier notre organisation administrative, pour mieux définir des champs de compétence propre pour chaque décideur public : l’Etat central sous l’autorité du gouvernement, l’Etat local sous l’autorité du préfet et les collectivités territoriales sous l’autorité des élus ». C’est pourquoi « un grand acte de décentralisation sera bientôt présenté devant le Parlement pour définir précisément la compétence de chacun et éviter la dilution des responsabilités ». Objectif : « Garantir un service public efficace » mais aussi « adapté » aux « exigences de nos finances publiques ». En simplifiant le fameux millefeuille territorial, le premier ministre espère aussi trouver des sources d’économies.
« Comptez sur moi pour agir à votre service, aussi longtemps que j’aurai l’honneur d’occuper la fonction de premier ministre », conclut Sébastien Lecornu. Mais au vu des menaces de censure de la gauche, sur le budget justement, pas sûr que le premier ministre ait le temps de mettre tous ses plans à exécution…