Les collégiens de 4e et 3e ainsi que les lycéens de 1ère et terminale pourront faire un stage en milieu professionnel d'une journée chaque année, pendant le temps scolaire, ont voté jeudi soir les députés.
Un amendement de la rapporteure Catherine Fabre (LREM) en ce sens a été adopté dans le cadre de l'examen du projet de loi pour "la liberté de choisir son avenir professionnel", avec l'avis favorable du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, présent dans l'hémicycle aux côtés de Muriel Pénicaud.
"Ce dispositif a pour objectif d'encourager une part d'initiative de la part des élèves dans la découverte métier", est-il expliqué dans son exposé des motifs. Le chef d'établissement devra donner son accord.
Gauche et droite ont critiqué la mesure. "Ca rime à quoi? C'est absurde" et l'idée provient de "gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise", s'est élevé Gérard Cherpion (LR), évoquant aussi les questions de "responsabilité" et "assurance". Selon son collègue Patrick Hetzel, les élèves "vont pouvoir sécher une journée de cours" alors que le ministre devrait lutter contre "l'absentéisme".
"Une journée, ça n'a aucun sens" et ce sera "encore une fois une prime au piston", a abondé l'élue d'extrême droite Emmanuelle Ménard.
Le communiste Jean-Paul Lecoq a partagé ces analyses et dit espérer "que les jeunes n'auront plus de problème pour trouver des stages".
Le nouveau dispositif complètera le stage obligatoire sur le temps scolaire en classe de 3e.
En outre, via un amendement du gouvernement, les "campus des métiers et des qualifications", au nombre d'environ 80, vont recevoir une "consécration législative", selon l'expression de M. Blanquer.
"Dans les temps à venir, nous allons être amenés à développer ces campus", qui développent des formations initiales et continues centrées sur un secteur d’activité, a indiqué le ministre.
L'Assemblée a donné son feu vert à un article du projet de loi étendant les missions des régions en matière d’orientation, en leur confiant ls directions régionales de l'Onisep.
Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer à l'Assemblée nationale le 18 avril 2018
AFP
"Nous avons une approche pragmatique de l'orientation" et les régions "ont quelque chose à dire sur le développement économique et social de leurs territoires", a défendu M. Blanquer.
L'ensemble de la gauche s'est élevée contre une mesure portant des "risques sur la qualité de l'information, et (son) indépendance" à l'égard des entreprises, tandis que la droite a cherché à encore renforcer le rôle des régions ou des entreprises.
La majorité a voté une série d'amendements pour mieux encadrer ces nouvelles missions des régions. Elles devront ainsi informer élèves, étudiants et familles sur les formations présentes dans la région mais aussi au niveau national et européen. Les régions devront aussi communiquer sur "la mixité des métiers et l’égalité professionnelle".
En outre, "un cadre national de référence" sera établi conjointement entre l’État et les régions, afin de "garantir l’unité du service public de l’orientation et favoriser l’égalité d’accès de l’ensemble des élèves et des étudiants à cette information".
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.
D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.
A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.
Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.