Collomb à nouveau maire, un mois après sa démission du gouvernement
L'ex-ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a retrouvé sans surprise lundi son fauteuil de maire de Lyon, sa majorité s'effritant toutefois...
Par Pierre PRATABUY
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L'ex-ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a retrouvé sans surprise lundi son fauteuil de maire de Lyon, sa majorité s'effritant toutefois alors que son retour précipité pour préparer les élections de 2020 est critiqué.
Un mois après son départ du gouvernement, Gérard Collomb a obtenu 41 voix contre 8 à son unique concurrent, le maire centriste du 2e arrondissement Denis Broliquier. Soit sept de moins par rapport à sa précédente élection en 2014.
Sur 73 conseillers municipaux, 14 n'ont pas pris part au vote - 13 se sont abstenus sur place et un était absent. Et parmi les 59 votants, 10 ont déposé dans l'urne un bulletin blanc.
M. Collomb disposait de 46 voix sur le papier: celles des cinq groupes politiques soutenant l'exécutif sortant, dont les responsables lui avaient apporté leur soutien avant le scrutin. La consigne n'a donc pas été suivie à la lettre dans leurs rangs. La fédération socialiste du Rhône, qui compte encore une poignée d'élus au côté des marcheurs au sein du groupe de M. Collomb, avait appelé à ne pas voter pour lui.
Par rapport à 2014, il lui a aussi manqué les bulletins de trois élus EELV, qui se sont abstenus, et de l'absent Thierry Braillard, ancien secrétaire d'État - et adjoint local - aux Sports, brouillé avec M. Collomb depuis les élections législatives de 2017 pour lesquelles il avait brigué, en vain, l'investiture de La République en Marche.
Gérard Collomb (c) à son arrivée à la mairie de Lyon, le 5 novembre 2018
AFP
La droite, elle, a majoritairement boudé l'élection - à l'exception notamment de l'ancienne secrétaire d'État sarkozyste Nora Borra qui a voté - tandis que les centristes de M. Broliquier ont été les seuls à fréquenter l'isoloir attenant à l'hémicycle. L'adversaire de M. Collomb avait demandé à en imposer l'usage mais la municipalité a refusé en l'absence d'obligation légale.
De quoi rendre le scrutin insincère, selon M. Broliquier, car "le simple fait de se rendre à l'isoloir aurait constitué un aveu de traitrise". "A défaut de voyous, l'ancien premier flic de France entend désormais fliquer ses élus", a-t-il cinglé.
- "Lâcher la métropole" -
Sous le buste de Marianne, écharpe tricolore en bandoulière, M. Collomb a paru soulagé malgré les quelques défections. Il a remercié ses soutiens et son prédécesseur, Georges Képénékian, qui lui a cédé la place après sa démission du gouvernement: "C'est à lui que je dois cette réélection".
Gérard Collomb après sa reélection à Lyon le 5 novembre 2018
AFP
Il a aussi remercié David Kimelfeld, son lieutenant devenu président de la métropole qui pourrait le concurrencer en 2020, en l'assurant qu'entre les deux collectivités d'ici là, "il n'y aura aucune difficulté à travailler ensemble".
"Nous allons faire de ce mandat un grand mandat" dans les 18 mois à venir, "et ensuite chacune et chacun, en fonction de ses perspectives, construira l'avenir comme il le souhaite", a ajouté M. Collomb.
Dès la mi-septembre dans un entretien à L'Express, l'ancien ministre, âgé de 71 ans et élu à Lyon depuis 1977, avait annoncé son intention de briguer un quatrième mandat dans deux ans, à la mairie comme à la métropole, même si la loi imposera in fine de choisir entre les deux fonctions. Il a préféré, pour l'heure, redevenir seulement maire - sa réélection aurait été bien moins évidente à la tête de l'agglomération.
Pour la maire DVG du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert, ancienne protégée de M. Collomb devenue sa meilleure ennemie, celui-ci ne semble pas pour autant "prêt à lâcher la métropole", où se concentre l'essentiel du pouvoir local. "Nous verrons la suite des épisodes cet après-midi", a-t-elle ironisé. Mais Gérard Collomb, qui devait retrouver son siège de simple conseiller dans l'hémicycle du Grand Lyon, ne s'est pas montré lundi après-midi au Conseil de la métropole présidé par David Kimelfeld.
Celui-ci a d'ailleurs récemment débarqué les responsables de son cabinet, trop fidèles à l'ancien ministre... qui n'a toutefois pas manqué de lui donner du "cher David" lundi matin à l'Hôtel de Ville.
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