Le ministre de l'Intérieur s'est rendu jeudi soir en visite éclair dans un commissariat des quartiers nord de Marseille, promettant de faire "régner l'Etat de droit dans tous les quartiers" trois jours après l'irruption d'un commando armé dans une cité voisine.
"L’Etat de droit doit régner partout, je veux saluer le sang-froid de la police", a déclaré Gérard Collomb, qui a profité d'un déplacement dans le sud-est pour faire ce crochet au commissariat du XVe arrondissement de Marseille jeudi soir, suivi d'un tour, en voiture de la Bac, dans la cité de la Busserine.
L'irruption d'une dizaine d'hommes armés de kalachnikov, lundi après-midi dans cette cité, au cours duquel un homme pourrait avoir été enlevé, est "totalement inadmissible", a ajouté le ministre. La police a été mise en joue et n'a pu arrêter les malfaiteurs.
"Nous allons réagir et montrer que partout force reste à la loi", a-t-il poursuivi, alors que l'opération commando, analysée par les enquêteurs comme une probable intimidation entre trafiquants de drogue, a été filmée par un riverain et a suscité depuis de nombreuses réactions politiques.
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb (c) parle avec des habitants de la cité de la Busserine, le 24 mai 2018 à Marseille
AFP
Le ministre a promis des renforts de police, et de détacher une unité de CRS supplémentaire, après avoir participé à une réunion avec le préfet de région et des responsables policiers.
Plaque tournante du trafic de cannabis, Marseille est régulièrement ensanglantée par des règlements de compte, qui ont déjà fait neuf morts cette année.
L'action policière a été renforcée à plusieurs reprises, et de nombreux réseaux démantelés, mais sans parvenir à juguler le trafic, qui gangrène de nombreuses cités déshéritées et nourrit la violence.
"Je pense aux mères qui auraient pu être victimes de ces tirs. Je demande à la population d'être derrière les policiers. Marseille est une ville qui a un grand avenir à condition que l'on vienne à bout de ces phénomènes de bande", a encore ajouté M. Collomb.
La mairie de Marseille en a profité pour balayer les accusations d'avoir abandonné les quartiers nord à leur sort, et demander "plus de moyens" à l'Etat.
Premier adjoint au maire LR Jean-Claude Gaudin, Dominique Tian a tenu lors de la visite "à réaffirmer l'engagement de la ville en faveur des quartiers Nord". Au gouvernement de prendre désormais "toutes les mesures qui s'imposent", a-t-il ajouté, dans un communiqué.
Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.
Dans le contexte du procès des assistants parlementaires du FN, Jordan Bardella se voit refuser la reconduction de François Paradol, son directeur de cabinet, comme assistant parlementaire local. « Le Parlement européen est devenu plus regardant sur les activités du RN », indique Olivier Costa, spécialiste de l’Union européenne.
Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.