Collomb vante la loi antiterroriste sans exclure un recours à l’état d’urgence
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a vanté la nouvelle loi antiterroriste qui a remplacé mercredi l'état d'urgence...

Collomb vante la loi antiterroriste sans exclure un recours à l’état d’urgence

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a vanté la nouvelle loi antiterroriste qui a remplacé mercredi l'état d'urgence...
Public Sénat

Par Katell PRIGENT et Marie GIFFARD

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a vanté la nouvelle loi antiterroriste qui a remplacé mercredi l'état d'urgence instauré après les attaques jihadistes de novembre 2015, sans exclure de revenir à ce régime exceptionnel en cas de nouvel attentat de masse.

"La loi que nous avons faite nous permet (...) surtout de prévenir un certain nombre d'attentats", a assuré le ministre mercredi sur BFMTV estimant qu'avec cette loi, "on sera aussi bien protégé" que sous l'état d'urgence, en vigueur depuis les attentats qui firent 130 morts au Bataclan, à des terrasses de Paris et au Stade de France.

"C'est une loi qui va être active", a-t-il affirmé lors d'une interview réalisée dans le "fumoir", nom donné à la salle de crise du ministère de l'Intérieur utilisée lors des attentats du 7 au 9 janvier (17 morts) et 13 novembre 2015 et du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).

Le ministre a souligné qu'étaient maintenues la "possibilité de mettre des périmètres de protection", de "fermer des lieux de cultes où on prône la radicalisation et la commission éventuelle d'actes terroristes" ainsi que les mesures d'assignation à résidence.

Cette loi, qui renforce les capacités d'intervention des forces de l'ordre en cas de menaces terroristes, a été critiquée par des associations de défense des droits de l'homme et la gauche radicale qui l'estime "liberticide".

"Au départ de l'état d'urgence il y avait des centaines de gens concernés" par les assignations à résidence, "aujourd'hui nous en avons 41", a détaillé M. Collomb. Dans le cadre de la nouvelle loi antiterroriste, une "vingtaine de personnes" seront désormais assignées à résidence.

Ces personnes devront "pointer tous les jours au commissariat ou une gendarmerie", a-t-il précisé. Au total "12.000 personnes sont suivies par nos services, c'est un spectre relativement large. Je crois que nous faisons tout pour assurer la sécurité des français", a-t-il encore dit.

Gérard Collomb a toutefois estimé qu'en cas de nouvel attentat de masse, la France pourrait de nouveau avoir recours à l'état d'urgence.

- "Situations de crise" -

"S'il y avait un meurtre de masse - ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan - c'est possible qu'on soit obligé de le remettre mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise. Si elle devenait (la situation) extrêmement dramatique, nous pourrions revenir à cet état d'urgence", a-t-il dit.

Selon le ministre, trente-deux attentats ont été déjoués depuis la mise en place de l'état d'urgence instauré dans la foulée des attaques jihadistes, les plus meurtrières jamais commises en France.

Interrogé sur le sort de jihadistes français se trouvant en Irak et en Syrie et susceptibles de revenir, le ministre a assuré qu'il "faut que les personnes puissent être judiciarisées".

"Cinquante personnes sont revenues et ne sont pas écrouées", a-t-il dit, elles sont suivies par la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure), il n'y avait pas de motif pour pouvoir les écrouer".

Quant aux enfants de ces jihadistes, le gouvernement souhaite "avoir des mesures d'assistance éducative qui leur permettent de se reconstruire et d'avoir un autre avenir", a-t-il dit, sans plus de détails.

Une vingtaine de proches de femmes de jihadistes parties en Syrie ou en Irak ont récemment envoyé une lettre au président Macron et ses ministres pour leur demander de permettre aux mineurs et aux femmes avec enfants français de rentrer en France, et aux secondes d'y être jugées en fonction de leurs actes.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Collomb vante la loi antiterroriste sans exclure un recours à l’état d’urgence
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le