François Hollande a estimé dimanche qu'il fallait "améliorer les moyens" de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), notamment en adoptant "des règles plus précises", afin que les candidats puissent être "insoupçonnables".
"Il faut encore améliorer les moyens de la commission chargée de contrôler les dépenses de campagne, par des moyens supplémentaires, des effectifs et aussi des règles plus précises", a estimé l'ancien chef de l'Etat lors de Dimanche en politique sur France 3.
Cette commission "n'a pas forcément les ressources pour investiguer" alors qu'"il faut que les candidats puissent être insoupçonnables", a-t-il ajouté.
Avec les accusations portées contre les ristournes obtenues par le candidat Emmanuel Macron, "la question qui nous est posée aujourd'hui" est selon lui: "est-ce qu'une ristourne, qui peut être commerciale, que l'on peut comprendre, n'est pas en fait, si elle est plus ample, un avantage qui est donné, un don indirect ?".
Interrogé sur un possible parallèle avec l'affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, M. Hollande a remarqué que ce dernier "avait explosé ses dépenses de campagne, c'est tout à fait autre chose".
Les comptes de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron ont été validés par la CNCCFP mais plusieurs médias, dont Mediapart, Le Monde et franceinfo, ont publié des enquêtes affirmant que cette campagne avait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" de la part de prestataires. Emmanuel Macron a répondu jeudi qu'"il y a en France des commissions compétentes et un juge qui ont déjà jugé les comptes de campagne".
Interrogé par ailleurs sur les soupçons de conflit d'intérêt à l'encontre du bras droit d'Emmanuel Macron, Alexis Kohler, M. Hollande a dit l'avoir connu comme directeur de cabinet de M. Macron, alors ministre de l'Economie, n'avoir "pas plus de liens avec lui", et l'avoir "vu aussi dans l'équipe de MSC". "Je l'avais simplement relevé, c'est tout", a-t-il dit.
L'ancien chef de l'Etat a noté qu'"il y a des possibilités pour les hauts fonctionnaires de sortir dans le secteur privé, y compris un groupe où il a des intérêts familiaux".
"La seule question c'est de savoir s'il a pu utiliser des informations ou entrer en contact avec des personnes alors même qu'il n'était plus en responsabilités", et "là je ne peux pas vous fournir la moindre réponse", c'est "uniquement à la justice de le dire", a conclu François Hollande.