La Banque de France (BdF) a estimé mardi que la Société Générale n'avait pas enfreint la réglementation en clôturant des comptes du Front...
Comptes FN: la Banque de France dédouane la Société Générale, au grand dam de Le Pen
La Banque de France (BdF) a estimé mardi que la Société Générale n'avait pas enfreint la réglementation en clôturant des comptes du Front...
Par Baptiste PACE, Julien DURY
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
La Banque de France (BdF) a estimé mardi que la Société Générale n'avait pas enfreint la réglementation en clôturant des comptes du Front national (FN), mais Marine Le Pen, insatisfaite, veut que la justice tranche l'affaire.
Saisie à la fois par le FN et le ministère des Finances, la Banque de France écrit dans un document que les clôtures de comptes du Front national "ne paraissent pas traduire un dysfonctionnement des banques au regard de leurs obligations réglementaires, et ne laissent pas supposer de discrimination".
La Banque de France est "incapable de nous dire la raison pour laquelle la Société Générale a clôturé le compte" du FN, a réagi sur RMC et BFMTV Mme Le Pen. "On n'a pas un élément supplémentaire sur les raisons qui ont poussé la Société Générale à clôturer brutalement le compte d'un parti politique français", a ajouté la députée du Pas-de-Calais.
La présidente du Front national Marine Le Pen répond aux questions de journalistes, en Corse, le 26 novembre 2017
AFP/Archives
"C'est le tribunal qui va décider", a-t-elle déclaré, indiquant que la plainte annoncée la semaine dernière allait être déposée "dans la semaine".
L'ancienne candidate à la présidentielle, battue le 7 mai par Emmanuel Macron, avait annoncé que le Front national allait se pourvoir contre la Société Générale, tandis qu'elle-même porterait plainte contre HSBC, qui a demandé la clôture de son compte personnel.
La Banque de France, qui souligne n'avoir pas mené d'enquête formelle mais une simple analyse sur la base de "contacts oraux" avec le FN et la Société Générale, a conclu que cette dernière avait bien respecté le cadre réglementaire.
Elle ne se prononce pas sur le cas de HSBC, n'ayant pas été saisie sur le sujet, mais précise avoir aussi été en lien avec cette banque.
De son côté, la Société Générale s'est retranché derrière le "secret bancaire" mais a assuré que cette décision ne répondait qu'à des considérations bancaires et n'avait rien de politique.
La Banque de France estime que la Société Générale a bien respecté le cadre réglementaire
AFP/Archives
Dimanche, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a également réagi, jugeant "très choquant" qu'une banque "essaie de mettre à mort un parti politique".
"Il y a un vrai problème de financement de la vie politique", a-t-il ajouté.
- Droit au compte -
Faute d'avoir trouvé une autre banque, le FN avait déjà saisi la Banque de France, qui avait enjoint le Crédit du Nord, lui-même filiale de Société Générale, d'ouvrir un compte.
Mais Marine Le Pen a également dénoncé le fait que la banque nordiste refuse au parti de disposer de chéquier, les sorties ne pouvant se faire que par virement, et qu'elle empêche que les dons puissent se faire par carte bancaire via le site internet du parti.
"Comment voulez-vous que le Front national fonctionne dans ces conditions? On voit bien que l'objectif, encore une fois, c'est d'empêcher le Front national de fonctionner", a-t-elle insisté mardi.
Toutefois, la Banque de France a jugé que la procédure de droit au compte avait été respectée, "même si le dispositif ne suffit pas à couvrir les besoins exprimés par le Front national".
L'institution souligne que cette procédure est "très exceptionnelle" pour un parti, "seules quelques formations politiques locales ayant jusqu'à présent saisi la Banque de France", tout en renvoyant au législateur pour un éventuel élargissement des services proposés dans le cadre du droit au compte.
Dans un communiqué publié dans la foulée, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui prend note que le FN a "bénéficié d'un traitement strictement conforme au droit", promet, dans ce cadre, de rester "attentif à ce que les partis politiques disposent des services bancaires nécessaires à l'exercice de leur mission et leur permettant de contribuer au débat démocratique".
Invité de notre matinale, le général Gomart a estimé que s’il était à la place d’Emmanuel Macron, il démissionnerait pour « redonner un souffle à la France. » L’eurodéputé LR est aussi revenu sur le réarmement européen qui va nécessairement prendre du temps, a expliqué l’ancien directeur du renseignement militaire.
C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.
Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.
Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».