Concentrations des médias : « 93, % des contenus de haine sont bloqués », assure Laurent Solly le DG de Facebook France
Auditionné par la commission d’enquête sur la concentration des médias, Laurent Solly, directeur général de Facebook France a mis en avant l’apport de son groupe dans la visibilité des contenus des médias traditionnels. Il estime également que « les plateformes ouvrent à la diversité ».
« Nous ne sommes pas un média ». Cette affirmation, le directeur général de Facebook France (devenu Meta) va la répéter à plusieurs reprises lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat.
Et pourtant, comme l’a rappelé le président de la commission, Laurent Lafon (Union centriste), Facebook est régulièrement cité dans les auditions « par son rôle dans l’accès à l’information, sa captation des revenus publicitaires, son impact sur le débat politique également ».
Facebook « apporte de la valeur » pour les éditeurs de presse
En poste depuis 9 ans, Laurent Solly rappelle tout d’abord que son groupe qui rassemble les plateformes Facebook, Instagram, Messenger, WhatsApp est une entreprise « de réseaux sociaux et de messageries qui rassemble près de 3,6 milliards d’utilisateurs dans le monde dont 40 millions en France.
En ce qui concerne l’objet de la commission d’enquête, les médias, Facebook grâce à des partenariats, « apporte de la valeur » pour les éditeurs de presse, appuie-t-il.
Après deux ans de négociations, l’Alliance de la presse d’information générale (Apig) et Facebook sont parvenus à un accord fixant les principes généraux de la rémunération des contenus publiés et partagés sur la plateforme. Un sujet qui intéresse particulièrement le rapporteur socialiste de la commission David Assouline, auteur de la proposition de loi sur les droits voisins.
« Ce qui me choque, c’est de rendre secret le montant global de l’accord et le montant particulier pour chaque organe de presse. Nous, législateurs, on a essayé de faire qu’il y ait une meilleure répartition des produits que vous captez […] Pouvez-vous nous dire le montant de cet accord avec l’APIG ? », a tenté le sénateur de Paris.
Une question qui restera sans réponse. Le DG de Facebook mettra en avant le secret des affaires. « Nous sommes en négociations avec d’autres organismes […] Pour une partie de la presse la négociation n’est pas terminée […] Mais je peux vous dire, c’est que s’ils ont signé, c’est qu’ils ont considéré que c’était un bon accord pour eux », a-t-il justifié.
« Nous ne sommes pas un éditeur. Nous sommes un hébergeur »
Laurent Solly met en avant le bilan bénéfique pour les médias du partenariat avec Facebook. « En 2019, nous avons accompagné onze éditeurs de presse régionale, le bilan, c’est plus de 25 000 nouveaux abonnés payant sur ces entreprises », a-t-il cité comme exemple.
Mais « nous ne pensons pas du tout que nous sommes un éditeur. Nous sommes un hébergeur. L’information est une infime minorité de ce qui est vu sur le fil d’actualité. C’est 4 % dans le monde », souligne-t-il.
Après les Etats-Unis et le Royaume Uni, sera lancé « très prochainement » en France « Facebook news » « qui va permettre principalement aux éditeurs de presse de faire figurer leurs contenus dans un espace dédié », a-t-il rappelé.
« 99,6 % des contenus terroristes sont bloqués proactivement »
Acteur historique et puissant des réseaux sociaux, La question de la responsabilité de Facebook se pose. Et Laurent Lafon souhaite connaitre les évolutions dans la modération des contenus.
« Nous avons développé et engagé des moyens considérables […] Depuis 2016, c’est un investissement de 13 milliards de dollars », précise le dirigeant, citant des outils d’intelligence artificielle permettant de bloquer proactivement des contenus qui ne respectent pas les règles de la plateforme. « Ils sont bloqués avant que vous puissiez les voir. Il y a 6 ans, l’essentiel de la modération était post et signalée par les utilisateurs ». Résultat, « 99,6 % des contenus terroristes sont bloqués proactivement, et au dernier trimestre 2021, plus de 93, % des contenus de haine sont bloqués proactivement par ces outils », assure-t-il tout en précisant le chiffre 15 000 modérateurs « humains » dans le monde.
L’influence des réseaux sociaux et en particulier Facebook a régulièrement été pointée du doigt dans les processus démocratiques. Et si Facebook assure ne pas être un média, « l’algorithme ne donne pas une diversité d’information, elle va la flécher. Nous sommes producteurs de notre enfermement intellectuel. Il y a des impacts idéologique et économique », a fait valoir la sénatrice socialiste, Sylvie Robert ».
« Nous pensons que les plateformes ouvrent à la diversité »
« Nous pensons profondément que nous favorisons le pluralisme et l’ouverture sur le monde par des outils mis à disposition gratuitement », répond Laurent Solly qui insiste sur le rôle de Facebook dans l’émergence et le succès de nouveaux médias digitaux comme Brut, Kombini ou Loopsider. « Brut, une entreprise française, a généré 7 milliards de vues l’année dernière ».
Etudes de la Royal Society, de Standford, ou de Harvard à l’appui, le patron de Facebook France juge « qu’il n’existe pas de bulles (algorithmiques). Rien ne permet de l’établir ». « De notre propre expérience, nous pensons que les plateformes ouvrent à la diversité », insiste-t-il.
Le nouveau nom de Facebook, « Meta » annonce « la stratégie industrielle » de l’entreprise, le « metaverse ». « C’est-à-dire des univers virtuels ou vous pourrez avoir des expériences […] C’est la nouvelle frontière de la révolution digitale », explique Laurent Solly. Afin de répondre dès à présent aux questions démocratiques sociales et éthiques, Facebook a doté de 50 millions de dollars « un fonds d’analyse » pour réfléchir à ces nouveaux enjeux.
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