« Nous ne voulons pas de nouvelles séances de négociations », avait déclaré Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Si le Premier ministre ne voit pas un « échec » dans la fin de ce conclave sur les retraites lancé en début d’année, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC ont clos les discussions estimant dans un communiqué que « l’intransigeance du patronat et son incapacité à rechercher un compromis ont refermé les discussions sur les retraites le 23 juin dernier ». Les organisations syndicales ont également réaffirmé leur opposition au décalage de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Conclave : « C’est toujours mieux que quand chacun reste dans sa posture »
Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT, maintenant directeur de l’Institut Mutualiste de l’Environnement et de la Solidarité du Crédit Mutuel se félicite que « les partenaires sociaux se soient mis autour de la table pour essayer de discuter » à l’occasion de ces réunions : « C’est toujours mieux que quand chacun reste dans sa posture ». Il salue la tentative opérée par les partenaires sociaux de relancer le débat sur les retraites.
Fortement opposé à la réforme Borne, l’ancien syndicaliste rappelle que l’ensemble des salariés « ne sont pas logés à la même enseigne ». Il plaide pour que soit prise en compte « la réalité du travail » : « La réalité du travail fait que l’on ne peut pas tous travailler forcément jusqu’au même âge, certains peuvent allonger leur durée de carrière, pour d’autres, c’est plus difficile ».
« Il y a eu quand même des avancées »
Benoit Bazin, PDG du groupe Saint-Gobain, co-auteur avec Laurent Berger du livre « Voies de passage » considère que ce conclave n’est pas un échec total : « Il y a eu quand même des avancées, sur l’âge, il y a quand même un débat de convergence, sur le besoin de réforme et d’équilibre du régime des retraites, il y a eu une ouverture très forte sur la capitalisation, une avancée sur les retraites des femmes, je retiens un certain nombre de points positifs, espérons qu’on les préserve ».
Alors que le gouvernement est en train de préparer les pistes de budget pour 2026, Laurent Berger rappelle la situation budgétaire actuelle : « On est quasiment dans le mur, il faut agir ». François Bayrou va recevoir les différents partis politiques avant le 11 juillet pour étudier leurs propositions d’économies.