Après plus de trois mois de discussions, les partenaires sociaux, qui ont échoué mardi à trouver un accord sur les retraites, devraient se retrouver pour un ultime round de négociations le 23 juin. Certains organismes, comme la CFTC ou le Medef, hésitent même à quitter la table des discussions. La prise en compte de la pénibilité dans le calcul de l’âge de départ soulève de nombreuses tensions.
« Le conclave n’aboutira vraisemblablement sur rien. Les Français qui vont travailler deux ans de plus sans aucune prise en charge de la pénibilité ont le droit de savoir. Ce conclave a-t-il été autre chose qu’une assurance vie du gouvernement ? […] A-t-il vocation à préparer les esprits à la retraite par capitalisation », a interrogé la sénatrice communiste, Céline Brulin, aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat.
Pour lui répondre, la ministre du travail, de la santé, des solidarités, Catherine Vautrin a repris la comparaison à son compte. « Vous avez raison de parler d’assurance vie […] Oui, il y a nécessité de trouver une assurance vie pour nos retraites parce que la vérité que nous devons aux Français est que notre système de retraites n’est pas totalement financé ».
La ministre a reconnu que tous « les points de convergences » entre les partenaires sociaux « n’étaient pas réunis », comme la situation des femmes et la prise en compte de la pénibilité.
La sénatrice socialiste, Monique Lubin, membre du Conseil d’orientation des retraites (COR) a, également, interpellé, Catherine Vautrin. « Les syndicats font des propositions et se heurtent au mur du Medef qui ne veut rien entendre », relève-t-elle avant de demander si « l’engagement du Premier ministre sera tenu. « A savoir de revenir devant le parlement avec les propositions des partenaires sociaux dans le cadre de la présentation d’un nouveau projet de loi ».
Sans s’engager plus en amont, la ministre du Travail a simplement cité le courrier envoyé par François Bayrou au groupe socialiste de l’Assemblée, en janvier dernier, dans le cadre d’un accord de non-censure. Dans cette lettre, le chef du gouvernement s’engageait à déposer un texte, en cas d’absence d’accord entre les partenaires sociaux « sous réserve d’un accord politique et d’un équilibre financier global maintenu ».
« Donc, personne n’a vraiment compris si le gouvernement reviendrait devant le Parlement. Un accord politique… C’est le Parlement qui doit le donner », a observé Monique Lubin.