SIPA_01232473_000004

Condamnation de Nicolas Sarkozy : l’exécution provisoire d’une peine de prison est-elle rare ?

Malgré le choc que constitue l’incarcération prochaine de Nicolas Sarkozy, l’exécution d’une peine de prison avant un procès en appel n’est pas exceptionnelle au regard des données du ministère.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Condamné à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs, avec mandat de dépôt différé, assorti d’une exécution provisoire dans l’affaire du financement libyen, Nicolas Sarkozy va aller en prison dans les prochaines semaines, car l’exécution provisoire ne rend pas l’appel suspensif.

« Alors même qu’on connaît mon adresse, qu’on peut me reconnaître dans la rue, […] le tribunal prononce l’exécution provisoire pour me voir dormir en prison le plus tôt possible », a dénoncé l’ancien chef d’Etat, à la sortie du tribunal. Il évoque même une décision « d’une gravité extrême pour l’état de droit », une « injustice insupportable ».

Son cas n’est pourtant pas unique et cette décision, au regard des chiffres du ministère de la justice, ne correspond pas à ce qui est considéré par certains une « justice d’exception ». En 2023, 58 % des peines d’emprisonnement ferme prononcées par un tribunal correctionnel envers une personne majeure ont été mises à exécution immédiatement.

Dans le détail, les peines de 12 mois et moins étant susceptibles d’être aménagées après le jugement par le juge d’application des peines (JAP) conduit à une hausse de la mise à exécution immédiate en fonction le quantum de peines. Le taux d’exécution immédiate est de 47 % des peines d’emprisonnement ferme de moins de 6 mois. Mais, il grimpe à 89 % pour les peines de plus de 24 mois

 

 

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : l’exécution provisoire d’une peine de prison est-elle rare ?
4min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : comment un amendement voté par le Sénat permet aujourd’hui aux juges de mettre l’ancien Président en prison

[Info PublicSenat.fr] La condamnation de Nicolas Sarkozy à 5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé et exécution provisoire, prononcée par le tribunal de Paris, impose à l’ancien chef de l’Etat d’aller en prison. Largement critiquée par les LR, cette mesure vient pourtant de l’application d’un amendement Renaissance, adopté avec le soutien de la droite sénatoriale, en 2018.

Le

SIPA_ap22985825_000041
3min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : Patrick Kanner écrit à Gérard Larcher pour pointer sa « regrettable prise de position » sur l’exécution provisoire

Le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, a écrit au président du Sénat pour exprimer son désaccord sur des critiques formulées par le sénateur LR des Yvelines sur l’exécution provisoire, qui va mener Nicolas Sarkozy en prison. Son groupe ne veut « pas participer à cette mise en cause qui, finalement, fragilise l’équilibre de nos institutions ».

Le

SIPA_01142444_000056
4min

Politique

Immigration : 86 % de profils dangereux dans les centres de rétention administrative, selon un rapport du Sénat

La promesse du gouvernement en 2023 de doubler la capacité des centres de rétention administrative (CRA) pour atteindre 3 000 places en 2027 ne sera pas tenue. C’est ce qui ressort d’un rapport de la sénatrice LR Marie-Carole Ciuntu, rapporteure spéciale de la mission immigration qui relève que les CRA sont « le moyen le plus sûr » d’exécuter les mesures d’éloignement.

Le