L’annonce par François Fillon du maintien de sa candidature malgré sa future convocation devant les juges en vue d’une mise en examen fait fortement réagir à gauche.
Depuis son déplacement en Bretagne, Benoît Hamon a dénoncé « des propos d'une incroyable violence à l’égard des magistrats et de la justice ».
« La réalité, c'est que c'est le feuilleton des affaires qui concernent François Fillon qui rend aujourd'hui médiocre cette campagne présidentielle », a ajouté le candidat socialiste.
L’une des phrases prononcées au début de son discours – « depuis le début, je n’ai pas été traité comme un justiciable pour les autres » – a ainsi été commentée par deux anciennes ministres du gouvernement.
« Ce que réclame François Fillon, c'est de ne pas être un justiciable comme les autres », déplore l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
L’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira rappelle aussi que la loi « est la même pour tous ». Son tweet a salué par la secrétaire d’État chargée de la Formation professionnelle Clotilde Valter.
Porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, a répondu sur BFMTV que le sort personnel de François Fillon était en train de « parasiter la campagne présidentielle » :
« Décision dangereuse »
Dans son discours, le candidat de la droite a également fustigé « une enquête menée depuis le début exclusivement à charge ». Du côté des parlementaires, le sénateur David Assouline dénonce une « irresponsabilité » dans la décision de François Fillon, qui « s’attaque », selon lui, à l’État de droit :
La sénatrice PS Frédérique Espagnac, porte-parole de Benoît Hamon, ne cache pas sa « colère » après que François Fillon a annoncé maintenir sa candidature malgré une future mise en examen. « Il est en train de mettre à mal cette présidentielle. Les Français ont droit de voter sereinement à cette présidentielle. On n’entend pas les projets, on n’entend parler que d’histoires juridiques aujourd’hui ».
« Entendre aujourd’hui que les politiques sont tous pourris, ce n’est pas possible. On essaie de faire les choses différemment, et l’exemplarité, on doit d’abord se l’appliquer à nous-mêmes ».
Frédérique Espagnac: " Je suis très en colère "
La décision de François Fillon est jugée « dangereuse » par le député Philippe Baumel, vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale :
Sa collègue Catherine Coutelle, députée de la 2e circonscription de la Vienne, a réagi en un mot à la conférence de presse :
Pierre Laurent, qui était présent au Salon de l’agriculture, parle d’une situation « assez stupéfiante » au micro de Public Sénat. Le sénateur communiste estime que cette décision de François Fillon « pose beaucoup de problèmes démocratiques :
Chez Europe Écologie-Les Verts, l’eurodéputée Karima Delli place François Fillon parmi les « candidats populistes » et parle d’une « droite nauséabonde » :