Un confinement « à la niçoise ». C’est ce qu’est venu annoncer le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce mercredi soir en déplacement à Dunkerque. L’agglomération sera soumise dès cette fin de semaine à un confinement local pendant les week-ends, du vendredi soir au lundi matin, pour contrer une incidence « alarmante » de l’épidémie de covid-19. Dans cette agglomération de 250 000 habitants dont « un sur cent tombe malade chaque semaine », les déplacements le week-end ne seront possibles que pour certains motifs, et les dix plus grands centres commerciaux ne fonctionneront plus qu’en « cliquez-emportez », a précisé le ministre.
« Il n’y a aucune surprise. Il aurait été incohérent de ne pas prendre les mêmes mesures qu’en PACA. Mais est-ce qu’on n’aurait pas pu prendre les décisions plus tôt ? Comme depuis le début de cette crise, on est toujours en retard », réagit le président du groupe socialiste au Sénat et sénateur du Nord, Patrick Kanner. « C’est tout à fait logique », acquiesce Marc-Philippe Daubresse, sénateur Les Républicains du Nord. « Les élus ont crié au secours », souligne-t-il. Avant : « C’était l’incohérence » Comment expliquer ce pic de contaminations ? « C’est dû aux chapelles du carnaval de Dunkerque, des endroits où on réunit des gens, où ils mangent ensemble. Cela a provoqué une augmentation du virus et du variant britannique », explique Marc-Philippe Daubresse. Comme pour Nice, il estime que « c’est le même problème, une zone littorale, il y a beaucoup d’échanges avec la Belgique et un peu l’Angleterre. C’est en train de se répandre dans le Calaisis, dans les Flandre intérieures. » À Nice cinquième ville de France, et sur tout le littoral des Alpes-Maritimes, les habitants vont également devoir vivre les deux prochains week-ends, derniers des vacances scolaires, sous la contrainte d’un confinement qui s’ajoutera au couvre-feu de 18h déjà en place la semaine.
Patrick Kanner s’agace une nouvelle fois des « décisions à retardement » dans la gestion de la crise sanitaire. Il y a quelques semaines, il avait adressé une lettre à Olivier Véran pour s’enquérir des doses de vaccins disponibles. « Je n’ai toujours pas de réponse à ma lettre. On a l’impression que c’est toujours dos au mur que l’on reçoit les vaccins. Là, avec cette situation, on peut en espérer quelques-uns en plus. Mais c’est toujours quand il y a le feu qu’on ramène les seaux d’eau. Et pas quand il y a des flammèches qu’on sort les extincteurs ! », fustige-t-il. Et s’inquiète de la situation épidémique à Paris et ses alentours. « Pourquoi ne pas commencer à travailler sur l’Ile-de-France dès aujourd’hui ? Je n’arrive pas à comprendre. Il faut arrêter de prendre les Français pour des buses ! »