Et un département de plus. En conférence de presse jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que le département du Pas-de-Calais serait confiné le week-end pendant quatre semaines, comme Nice ou Dunkerque avant lui. Une décision qui n’a pas surpris Jean-François Rapin, sénateur Les Républicains du Pas-de-Calais.
« Les annonces de reconfinement de Jean Castex ne sont pas une surprise. Dire que c’est une bonne chose : non. On ne peut pas s’en réjouir. La situation du Pas-de-Calais est immaîtrisable », a expliqué le président de la commission des Affaires européennes du Sénat, sur le plateau de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. Le préfet avait au préalable annoncé aux élus du département ce qu’il allait remonter au Premier ministre. « C’est une situation de dernière instance », estime Jean-François Rapin, ajoutant que le préfet a pris des mesures « strictes » parce que la situation devient « catastrophique ».
Mais la stratégie sanitaire du gouvernement ne passe pas auprès de l’élu. « L’argument qui est mis en avant depuis 24 heures, c’est celui de la pression hospitalière. Mais on voit monter la pression hospitalière depuis déjà des semaines. On a l’impression de ne pas être dans le préventif, mais dans le curatif. C’est la dernière mesure que l’on puisse prendre parce que ça ne va plus ! », dénonce Jean-François Rapin. Et de cingler : « Ce n’est plus entendable. Ça a été la même chose avec les masques ! »
Jean-François Rapin : "On a l'impression de ne pas être dans le préventif, mais dans le curatif"
Des doses supplémentaires de vaccins, « il est temps ! »
Reste néanmoins que le département bénéficiera de doses de vaccins supplémentaires. « Il est temps, il est temps, il est temps ! », s’exclame le sénateur. Il poursuit : « J’ai dénoncé dans une lettre au Premier ministre le nombre de vaccinations dans le Pas-de-Calais. C’est presque 1 % de vaccinations en moins que dans les autres départements. Je pense qu’il y a eu un redispatching des vaccins vers Dunkerque et la Somme à l’encontre des taux de vaccinations dans le Pas-de-Calais », échafaude-t-il.
L’élu accuse surtout le gouvernement de ne pas avoir pris en compte les alertes des élus locaux. « Cela a été dénoncé il y a longtemps, notamment par le maire de Lens. Il avait fait part de son inquiétude il y a trois semaines déjà », rappelle-t-il. Des vaccins supplémentaires ne seraient finalement, selon lui, qu’un juste retour des choses. « On nous annonce aujourd’hui à grands coups de communication 10 000 vaccins qui arrivent. Ce n’est pas un cadeau au Pas-de-Calais, mais seulement une petite partie de rattrapage ! »