Alors qu’un confinement partiel vient d’être décidé pour les Alpes-Maritimes, et que la question se pose très fortement du côté de Dunkerque (lire ici), la question des mesures territorialisées est en débat depuis un moment. Certains médecins le demandent depuis des mois en réalité (lire ici), ainsi que certains élus et sénateurs.
Lors des débats, fin janvier au Sénat, sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, la sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie avait même défendu un amendement pour prendre en compte cette dimension territoriale dans les décisions prises. La socialiste voulait que le taux d’urbanisation et la densité soient pris en compte. « Nous souhaitons que vous acceptiez une différenciation de ces mesures selon les territoires en fonction de la circulation du virus », avait défendu Marie-Pierre de la Gontrie. Son amendement avait été rejeté par la majorité sénatoriale, qui soulignait qu’on pouvait déjà décider de telles mesures, ainsi que par le ministre de la Santé Olivier Véran.
« Il est essentiel d’adapter ces mesures à la situation locale »
Le ministre n’était cependant pas contre des mesures localisées. « La différenciation territoriale est importante. Nous l’avons appliquée systématiquement, chaque fois que nous le pouvions […] et que cela a un sens, par exemple, pour le couvre-feu » avait-il souligné. « Mais on ne peut pas considérer que des mesures de gestion générale, devraient ne pas s’appliquer à certains territoires parce qu’ils sont moins urbains. La réalité, c’est que l’épidémie est particulièrement vicieuse : elle frappe là où on ne l’attend pas forcément – en Mayenne en juin dernier, en Guyane au cœur de l’été, aujourd’hui dans les Bouches-du-Rhône » avait avancé Olivier Véran, qui ajoutait que l’épidémie flambait parfois « dans les toutes petites communes rurales ».
« Il est essentiel d’adapter ces mesures à la situation locale. […] Si les Français ont la certitude que les mesures sont adaptées à la situation de leur territoire, et non plaquées uniformément, ils accepteront d’autant mieux les contraintes considérables qu’ils subissent depuis plusieurs mois », argumentait de son côté Marie-Pierre de la Gontrie, alors qu’on évoquait, quelque temps après, le risque d’un nouveau confinement général. Si tout le monde s’accorde aujourd’hui sur la nécessité de mesures territorialisées, c’est maintenant le timing qui fait débat.