Sixième orateur à s’exprimer devant le Congrès, le centriste Vincent Capo-Canellas, vice-président du groupe UDI-UC au Sénat a d’abord cité Simone Veil, « l’européenne et la réformatrice », qui s’est éteinte vendredi. Un personnage politique qui « résonne tout particulièrement aujourd’hui », a commenté le sénateur de Seine-Saint-Denis, en multipliant les analogies implicites avec le chef de l’État.
De l’ancienne ministre de la Santé, « je retiendrai l’ardente obligation de dépasser les conformismes : je pense à la coupure artificielle entre les Français, ces deux camps qui s’affrontent et stérilisent le débat », a déclaré Vincent Capo-Canellas, avant de former un vœu de réussite pour le gouvernement :
« Nous sommes sans équivoque face à un moment-clé, après tant de tergiversations. Ce quinquennat doit réussir, ce doit être enfin un quinquennat utile. Nous devons franchir ensemble ce pas décisif que nos voisins européens ont su franchir : bâtir un socle de réformes. »
Trouver des « majorités d’idées » au Sénat
Anticipant le discours de politique générale, le sénateur s’est exprimé devant le Premier ministre, resté dans l’hémicycle de l’aile du Midi : « le groupe UDI-UC est heureux que soyez là. Il soutiendra largement l’action de réforme du gouvernement. Nous aurons sans doute au Sénat à trouver dans les semaines qui viennent et même au-delà des majorités d’idées. »
Politique de redressement budgétaire, engagement européen, Vincent Capo-Canellas a salué la déclaration du président, tout en prévenant qu’il restera des points de « débat ». L’autonomie financière des collectivités locales en sera un, et notamment la question de l’exonération de la taxe d’habitation.
« Exigeants sur la défense du parlementarisme »
Au chapitre des réformes institutionnelles, la vigilance est aussi de mise :
« Nous serons exigeants sur la défense du parlementarisme, sur la démocratie locale, qui ne doivent pas être mis en cause comme une facilité offerte à l’opinion, quand même bien nous devons, nous le savons, améliorer l’efficacité de nos travaux ».
Sur l’introduction d’une dose de proportionnelle, le vice-président du groupe UDI-UC a validé la proposition. « Nous ne pouvons que saluer le cap pris par l’exécutif, notre groupe participera autant que possible à identifier le nécessaire et éternel compromis entre gouvernabilité et représentativité ». Se disant aussi « favorable à la réduction du nombre de parlementaires », il souligne que la question du nombre « ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt ».
De la même manière qu’il a débuté son discours, le sénateur a terminé sur une autre citation. « Il s’agit pour une fois de faire mentir Raymon Aron qui disait que la France faisait de temps en temps une révolution mais jamais de réformes. Aujourd’hui, la vraie révolution est de réussir les réformes. »